J’avoue, peut-être un peu honteusement, mais je pensais que l’émission MTV Unplugged n’existait plus. Donc parler d’une émission que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître n’a pas vraiment de sens. En même temps, je me demande qui regarde encore MTV en 2020 et si cette chaîne a encore l'intérêt qu’elle avait quand le quarantenaire que je suis était plus jeune.

Mine de rien, cette émission a eu son importance avec quelques très beaux disques depuis sa création en 1989, au hasard ceux de : Pearl Jam et Eric Clapton en 1992, Nirvana et Stone Temple Pilots en 1993, Alice In Chains et George Michael en 1996, Jay-z en 2001, Alicia Keys en 2005... (et de beaux ratés : Dylan, Lauryn Hill ou Springsteen).

Le 22 octobre 2019, suite à l'invitation de MTV Australie, Courtney Barnett s’est prêtée à l’exercice. Cette session se déroulant dans la cour extérieure du bar Howler, petit endroit tout ce qu’il y de plus chic et moderne sis 7-11 Dawson St, Brunswick VIC 3056 à Melbourne pour ceux qui désirent s’y rendre... avec guirlandes de lumières, fleurs, etc. Ambiance intimiste donc. On aurait presque (presque hein le burger devant y coûter un bras là-bas et ce n’est pas le genre d’endroit pour y descendre une bouteille de "Knockemstiff") l’impression que cela sent la bière, le whisky et la sueur. Et puis surtout l’amitié, les soirées à boire à chanter et à refaire le monde.

Tout naturellement, on retrouve autour d’elle Dave Mudie (guitare) et Bones Sloane (batterie) mais Courtney Barnett s’accompagne également de la violoncelliste Lucy Waldron, qui est une sacrée valeur ajoutée, et invite le musicien folk-country Paul Kelly, le chanteur et guitariste Néo-Zélandais Marlon Williams et la pianiste et multi-instrumentiste Evelyn ida Morris. Elle revisite son répertoire : "Depreston", "Avant Gardener", "Nameless, Faceless" ou "Sunday Roast", propose un inédit ("Play It On Repeat") et quelques reprises : "Charcoal Lane" d’Archie Roach, "Not Only I" du trio rock australien Seeker Lover Keeper et un vibrant "So long, Marianne" de Leonard Cohen.

Ce disque donne un nouvel éclairage à sa musique qui se teinte de couleurs mordorées.

Moins électrique forcément, mais surtout plus apaisée et posée, sa musique ne perd en rien de son intérêt ("Nameless, Faceless" devient juste waouh...). Et cette juste apparente simplicité ne fait que révéler une nouvelle fois, le talent d’écriture, la voix et tout ce que dégage comme sensibilité et émotion la chanteuse australienne. Peut-être son meilleur disque en fait...