It's a mighty hard road
(Dixiefrog Records) février 2020
Il est des moments dans ta vie qui te marque pour toujours. L’année 1996 et plus particulièrement un week-end d’août dans le Puy-de-Dôme. Je te vois t’interroger, mais quel rapport avec Popa Chubby, le bluesman New-Yorkais pur jus ?
Et bien vois-tu à cette époque, dans le petit village de Cunlhat se tenait le plus magnifique rassemblement Harley de France. Trois jours de grosses et belles bécanes, de filles superbes, de mecs musclés (enfin presque tous) de graisse, de chrome et de rock’n’roll (et de striptease, mais chuut, ne dis rien, mes gosses ne savent rien de la vie passée de leur papa).
Tu comprends maintenant le rapport ? Un soir, à la fraiche, sur la scène, le monument Popa Chubby. Une bonne grosse claque de rock et de blues. Le personnage a déjà un physique hors norme et un talent à l’échelle de ce dernier.
A cette époque, on mangeait des burgers de confits de canard et figure-toi que pour l’écriture de cet album, en tout cas pour le début, Popa Chubby s’est dit, tel Karadoc, de la superbe série Kaamelott que "The Flavor is in the flat" (La saveur est dans le gras). Parce que oui, soyons clair, Popa Chubby fait dans le généreux, dans le gras, qui lie un plat, dans le fait maison.
Le bluesman est multi instrumentiste, joue la guitare de tous les morceaux, chante, fais les chœurs, la batterie sur certains morceaux, sinon c’est Dave Keyes, Steve Holley ou Don Castagno qui s’y collent. Il joue de l’harmonica et même de la basse et des claviers. Bon, Brett Bass l’aide à la basse sur certains morceaux, ainsi que V.D. King.
L’album est un festin de pas moins de 15 morceaux, de son blues si facilement reconnaissable. C’est éclectique, électrique et même éclectrique comme j’ai pu le lire !
C’est un excellent album de blues, certains trouveront que Popa Chubby a moins les crocs, moins la rage, mais si c’est parce que l’artiste nous offre des ballades et baisse le son de sa guitare, quelle erreur, à mon avis, il nous montre justement toute la palette de son talent ! Et comme il le chante si bien "The best is yet to come" !
Il se paye même le luxe de conclure son album avec "Kiss", la reprise de Prince, artiste qu’il vénère et place au même pied qu’Hendrix.
Tu l’auras compris, cet album m’a ramené quelques 24 ans en arrière, alors que je n’étais qu’un jeune ignorant des choses de la vie. Les mélodies te restent en tête, les chansons sont toutes superbes. Un magnifique album que nous offre Popa Chubby pour célébrer les 30 ans de sa carrière et son retour dans le nid douillet de Dixiefrog ! Et comme il le dit lui-même : "more than 30 years of Blues Rock and Soul".
Notre Dame qui renaît de ses cendres, la fête des lumières à Lyon, le spirituel est partout en cette quasi veille de Noël. Mais ce qui nous illumine chez Froggy's, c'est la culture ! Voici notre petite sélection hebdomadaire à partager avec vous !