"Pas mal de gens persistent à me dire que mes chansons leur évoquent celles des Écossais pleurnichards. Évidemment ça m’énerve. Est-ce que je pleurniche, moi ?" dit-il en décrivant sa propre musique.
Il s’appelle Pierre. 9 songs est le titre de son dernier album, le millième au moins. Zéro arnaque, cent pour cent musique et chansonnette qui ne mange pas de pain. Il écrit, il chante et il joue ces morceaux folks à la guitare qui dzouing en fin de notes.
Les titres ont le couperet d’une petite chanson méchante et l’effréné d’une mélodie entêtante. Ils démarrent l’air de rien, comme on tire la tige sans y penser, et puis ils révèlent une consistance à cœur, quand on se rend compte qu’il y a une racine à l’autre bout. Là se trouve peut-être le fondamental de l’artiste, il compose parce qu’il aime ça, peut-être pour tromper l’ennui, et finalement pour illustrer ses ressentis, et enfin pour partager.
Et on l’écoute parce qu’il a des choses à dire, des instants à donner, des souvenirs à évoquer. Pierre chante comme on cueille des histoires dans les champs de la création, les morceaux poussent au soleil, attendant patiemment d’être à point pour être portés dans nos ouïes délicates.
Parce qu’il ne braille pas, il ne miaule pas Pierre, à peine s’il ose élever la voix. Il n’en fait pas des caisses et ce naturel a de quoi apaiser en ces temps où le scandale est à nos portes.
En anglais, les morceaux protestent, se taisent, countrysent, assonent, leurs notes se baladent et leurs accords s’envolent pour un p'tit tour dans la prairie, ou ailleurs. Au calme, là où on est bien, dans notre petit paradis préservé de la connerie humaine. 9 songs est léger et plein de délices. A savourer.
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