Comme nous le précisent la pianiste Mathilde Nguyen et le saxhorniste Jean Daufresne : "Le choix du répertoire de notre premier CD se porte naturellement sur la musique française. Nous souhaitons mettre en lumière sa finesse et le raffinement de ses harmonies. Cet enregistrement est pensé comme un concert dont le programme parcourait différentes influences musicales du XIXème au XXIème siècles. Les œuvres s’enchaînent de façon contrastée et volontairement originale. Un univers se crée ainsi, animé d’un même élan musical de la première à la dernière note. Nous espérons que vous aurez autant de plaisir à écouter ce CD que nous avons eu à le confectionner."
C’est à un beau programme composé de Miroir de Gabriel Philippot, de la sonate opus 36 d’Henri Vieuxtemps (1820-1881), de la Suite Brève dans le goût classique d’Alfred Desenclos (1912-1971) et du trio n°1 opus 7 d’Edouard Lalo (1823-1892) que nous convient les deux musiciens et le corniste Alexandre Collard.
Jean Daufresne fait partie comme Tom Caudelle, Hélène Escriva ou Corentin Morvan, Patrick Wibart et Vianney Desplantes (ses compéres dans l’ensemble Opus 333) de jeunes saxhornistes dynamiques et talentueux qui sortent de plus en plus cet instrument inventé par Adolphe Sax à Paris en 1843 de l’ombre. "L'école du saxhorn français est profondément ancrée dans le paysage musical en France. Depuis la création de la classe de saxhorn / euphonium et l'arrivée de Philippe Fritsch au CNSM de Paris dans les années 90, l'effervescence ne cesse de monter. Aujourd'hui, vous pouvez écouter le saxhorn dans les salles de concert et les festivals, joué par des artistes plus incroyables et créatifs les uns que les autres. Je suis fier de faire partie de la famille du saxhorn français. Mais n'oublions pas que ce qui nous anime, ce n'est pas l'instrument que l'on utilise mais ce qu'on en fait : de la musique !" Et dans ce disque de la musique, il y en a beaucoup !
Jean Daufresne possède un son tout en rondeur et une excellente technique. Mais il ne faut pas oublier les deux autres musiciens que sont la pianiste Mathilde Nguyen ou Alexandre Collard.
Un duo (ou trio quand s’ajoute Alexandre Collard) avec beaucoup de fraîcheur mais déjà du métier, noué par l’amitié, qui a : "d'abord travaillé ensemble pour un concours international. Comme ça a bien marché, nous avons continué à jouer tous les deux et ça fait maintenant cinq ans que l'aventure a commencé !". Naturellement avec une véritable écoute partagée, un travail sur le son d’ensemble, sur les arrangements (la sonate d’Henri Vieuxtemps est à l’origine pour alto et piano et le trio n°1 d’Edouard Lalo écrit pour violon, violoncelle et piano), pour à la fois sonner cuivre mais également au plus près de la pièce. "L’interprétation de ces œuvres nousprocure un plaisir non seulement musical mais aussi physique, puisque leur adaptation au saxhorn et au cor exige que nous adaptions nos techniques de jeu. On essaie de jouer les pizzicati en sons bouchés pour obtenir un son plus éclatant. On modifie le registre des phrases pour trouver le bon écart d’octave entre les voix. Pour les passages qui ne sonnent pas naturellement, on essaye plusieurs idées jusqu'à ce que la solution nous apparaisse évidente".
Subtilité, musicalité, virtuosité au service d’une musique pleine d’esprit (la très expressive pièce de Gabriel Philippot inspirée des œuvres de l’artiste plasticienne Angèle Guerre, le lyrisme chez Vieuxtemps, l’écriture passionnée de Lalo...).
Avant l'été et sa profusion de festivals, il y a encore de l'activité du côté de la musique, du théâtre, de la littérature et des musées. C'est parti pour notre petite sélection hebdomadaire