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Interview  (Paris)  décembre 2005

La mèche rebelle et le regard clair, Piet Goddaer se prête l'espace d'un instant au jeu de l'interview, avant de convaincre l'assemblée de la Maroquinerie avec un live étonnant de sûreté.

Abordant vite fait bien fait ses débuts, sa collaboration avec le batteur de Can sur The sailor not the sea mais aussi son avenir, Piet se livre sans contrefaçons, ponctuant ses phrases d'un "tu vois" on ne peut plus belge.

Magnéto Piet !

Piet, "The Sailor not the sea" est ton quatrième album, mais il semble que vous commenciez tout juste à être connu du grand public français... Pourriez-vous faire un pitch sur Ozark Henry ?

Piet Goddaer : En fait je suis venu à la musique presque accidentellement... Je n'envisageais pas du tout faire une carrière ! J'y suis venu comme ça, en faisant des musiques pour le théâtre. Et puis sont venus les concerts et ce premier album, "I'm seeking something that has already found me", titre directement inspiré de mon état d'esprit à ce moment, où je ne savais pas exactement quoi faire de mes dix doigts... Ce premier disque n'a pas fait une longue carrière, mais quelques bonnes critiques dans les Inrocks quand même et surtout David Bowie qui avait déclaré à l'époque être grand fan de ma musique

Forcément ça aide !!

Piet Goddaer : (Rires) Oui, forcément. Mais pas les ventes de l'album. J'ai malgré tout pu continuer avec un deuxième album, quelques soucis avec mon label et un troisième album signé chez Sony Music, Birthmarks, disque de platine en Belgique. Les gens croyaient en moi, au delà des perspectives marketing et c'est encore le cas aujourd'hui, puisque ce quatrième album fonctionne très bien aux Pays-bas, en France mais aussi en Belgique.

Justement la Belgique... Comment expliquez- que vous soyez aujourd'hui si forts et créatifs. Avec Ghinzu, dEUS, Half Asleep, Ann Pierlé…C'est si ennuyeux que ça la Belgique, pour que vous vous sentiez obligé de créer de si belles chansons ?

Piet Goddaer : Tous les noms que tu cites ne sont pas des débutants. Regardes dEUS par exemple, cela fait déjà dix ans, tout comme moi en fait. J'ai déjà quatre albums studios, un album free jazz, une soundtrack…

Peut être un phénomène marketing, une attention particulière à la scène Belge en ce moment, nous profitons plus des médias aujourd'hui c'est évident. Mais cette scène a toujours été vivante ! Les scènes flamandes et wallonnes ont toujours été actives tu sais.

Nous arrêterons les comparaisons après cette question, mais pourquoi toute la scène belge chante exclusivement en anglais, toi y compris ? Est-ce plus facile pour transmettre l'émotion, une volonté de s'exporter plus facilement ?

Piet Goddaer : Je ne peux parler que pour moi-même. Les choses viennent naturellement en anglais, même si je peux également chanter dans un dialecte belge local très peu utilisé…

Comme Sigur Ros par exemple ?

Piet Goddaer : (L'air soulagé) Ah bah tu vois ! Moi j'ai pris la langue qui était la plus proche de mon dialecte phonétiquement, avec les mêmes sons. Je ne trouve pas que ce soit la langue la plus intéressante lorsque tu fais du rock ou de la pop. J 'irais même jusqu'à dire que si je maîtrisais mieux le français je pourrais faire un album dans cette langue. Peut être que cela viendra…Il me manque encore quelques nuances.

Parlons un peu de l'album. Toutes les chansons semblent se diriger vers l'expérimentation, et ta voix semble être utilisée comme un instrument qui se fondrait dans le décor, dans un film imaginaire. Comment définis tu Sailor not the sea ?

Piet Goddaer : Tu as tout à fait raison lorsque tu compares ma voix à un instrument... J'ai cherché l'unité sur ce disque, c'est un peu comme un film, tu as une histoire et l'on se sert des mots, de la tension pour créer une ambiance éclectique. Je trouve que nous avons crée une musique pop, dans le bon sens du terme. Le mot pop ne veut plus rien dire aujourd'hui, on pense au pop-art sans réfléchir au concept. Pour moi la pop reste synonyme de délicatesse et de richesse musicale. Donner de l'émotion au peuple, lui faire découvrir de nouvelles émotions. Pour moi c'est ça la pop…Une musique populaire qui ne serait pas vulgaire.

On parle d'expérimentations, et il me semble difficile d'éviter ta collaboration avec Jaki Liebezeit, le batteur de Can. Vrai fan de leur musique, hasard des rencontres ? Comment s'est passée cette collaboration ?

Piet Goddaer : Je suis très grand fan de Can, ce n'est pas du tout un hasard ! Au départ je cherchais à travailler avec Steve Copeland (ndlr : le batteur de Police) pour les batteries, en me demandant s'il était encore en activité. uestion de plannings qui ne collaient pas, la collaboration n'a rien donné…Il est plutôt du genre à partir du jour au lendemain en voyage sur une île déserte. Bref, c'est à ce moment que Jaki Liebezeit est venu vers moi en me disant qu'il aimait beaucoup ma musique.

Même dans mes rêves les plus fous je n'aurai pas imaginé l'avoir sur l'un de mes disques, et puis il a quand même 66 ans…J'aime bien que le batteur soit en osmose avec la basse, pour la rythmique, alors avoir le batteur de Can… En trois jours nous avons fait 18 morceaux, pour en garder finalement 5 au mastering. On aurait dit de vrais enfants.

Tu disais récemment lors d'une interview que "The sailor not the sea" aurait pu être la bande-son d'un film imaginaire. Et si cette musique devait accompagner un film, quel serait-il ?

Piet Goddaer : Très bonne question... Je viens d'ailleurs de finir la soundtrack d'un film qui sortira fin 2006, en France également je crois, "Crusades in jeans, l'adaptation d'un livre très connu. Lorsque je compose pour moi-même, il y a beaucoup plus de limites, les frontières sont bien visibles, alors que pour cette BO par exemple le travail de composition est guidé par les images. Vous verrez le résultat dans un an !

 

A lire aussi sur Froggy's Delight :

La chronique de l'album The sailor not the sea de Ozark Henry
Une 2ème chronique de l'album The sailor not the sea de Ozark Henry
Ozark Henry en concert à La Maroquinerie (19 décembre 2005)
Ozark Henry en concert au Festival FNAC Indétendances 2006

En savoir plus :

Le site officel de Ozark Henry

Crédits photos : Thomy Keat (plus de photos sur Taste of indie)


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# 19 mars 2023 : Motion de culture

Tout fout le camp en ce moment. En attendant des jours meilleurs, accrochons nous et noyons notre chagrin dans la culture !Cc'est parti pour le sommaire de la semaine en commençant par le replay de la 63eme Mare Aux Grenouilles.

Du côté de la musique :

"Your mother should know, Brad Mehldau plays the Beatles" de Brad Mehldau
"Soul tropical" de David Walters
"Embers" de Embers
"Le courage" de Julie Rey et Adrien Desse
"Nuit blanche" de Anodine
"Désequilibre" de Bilbao Kung Fu
"Elements" de Foehn
"La Sagrada" de Natalia Doco
"Red cloud" de Red Cloud
"Isla" de Simon Moullier
et toujours :
"Sound of Eymet" de Adrien Chicot
"O futuro é mais bonito" de Anna Setton
"Vertigo" de Bipolar Club
"W.A. Mozart : The prussian quartets" de Chiaroscuro Quartet
"Principia" de En Attendant Ana
"Charivari" de Marcel
"111" de One Shot
"A very big lunh" de Papanosh
"Brothers & Sisters" de Steve Mason
"Screamers" de Treponem Pal

Au théâtre :

les nouveautés de la semaine :
"Dans la solitude des champs de coton" à l'Espace Cardin
"House" au Théâtre de la Colline
"Oeuvrer son cri" au Théâtre de la Cité Internationale
"Le silence et la peur" au Théâtre de la Colline
"Tom na Fazenda" au Théâtre Paris-Villette
"Petites histoires de la démesure" au Théâtre Les Déchargeurs
"Apocalipsync" au Théâtre du Rond- Point
"Weber à vif" à La Scala
"HPNS" au Théâtre La Reine Blanche
"Marée haute" au Théâtre Le Lucernaire
"Rémi Larrousse - Confidences d'un illusionniste" au Théâtre Le Lucernaire
"Opération Kortex" à La Folie Théâtre
"Patricia Lelouebec - Sauver le monde" au Théâtre Les Déchargeurs
"La Langue des Cygnes au Théâtre 71 à Malakoff
les reprises :
"Nagasaki" au 100ECS
"Maupassant, Octave et moi" au Théâtre de Poche-Montparnasse
"Maya, une voix" au Lavoir Moderne Parisien
"Al Atlal, chant pour ma mère" au Théâtre 14
et une sélection des autres spectacles à l'affiche

Expositions :

"Giovanni Bellini - Influences croisées" au Musée Jacquemart-André
dernière ligne droite pour :
"Capitales" à l'Hôtel de Ville de Paris
"Yves Klein intime" à l'Hôtel de Caumont
et les autres expositions à l'affiche

Lecture avec :

"Les nageurs de la nuit" de Tomasz Jedrowski
"Les grands ministres de Habsbourg" de Jean Paul Bled
"Le petit roi" de Mathieu Belezi
"Il ne doit jamais rien m'arriver" de Mathieu Persan
et toujours :
"Un paradis en enfer" de Rebecca Soinit
Rencontre avec Taous Merakchi & Da Coffee Time
"Coven" de Taous Merakchi & Da Coffee Time
"Les autres gens ne sont pas des gens comme nous" de J.M. Erre
"Le passager" de Cormac McCarthy
"La guerre sainte de Poutine" de Sébastien Boussois & Noé Morin

Et toute la semaine des émissions en direct et en replay sur notre chaine TWITCH

Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

           
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