"Sables poussés par le vent, sables poussés par le vent, sables vers le ciel, déployeurs de poèmes et je me tiens observateur rieur et tapi au creux des dunes"
Jean Cras, Joseph-Guy Ropartz, Benoît Menut : la mer comme horizon, comme échappée belle. Né à Brest en 1977, Benoît Menut, pléthorique compositeur, son catalogue ne contient pas moins de 120 opus comprenant tous les genres musicaux, sort chez Harmonia Mundi un premier disque absolument poétique inspiré par la nature, par la mer, Dominique Lambert et Aimé Césaire et par le sculpteur Nito Dariel. Un voyage rêvé, imaginaire nous transportant de la mer d’Iroise aux Caraïbes où à la musique se mêlent des images, certains morceaux étant associés à des vidéos.
Un voyage où Benoît Menut serait capitaine et les membres d’équipage des amis : l’Ensemble Synthonia : Stéphanie Moraly au violon, Romain David au piano et Patrick Langot au violoncelle auquel s’ajoute la soprano Maya Villanueva, déjà créatrice du rôle de Lis dans son opéra Fando et Lis et la violoncelliste Emmanuelle Bertrand.
Et que la traversée est magnifique ! Comme elle est prenante et pénétrante.
On est happé par cette musique expressionniste moderne, par ces couleurs et ces dynamiques, ces sonorités.
L’écriture de Benoît Menut est toute en finesse, subtilité et poésie. C’est comme il aime à le préciser de "l’énergie en sons, portée par du sens", nous rajouterons l’intelligence du propos musical, prosodique et du contexte littéraire. Mais c’est un homme de lettres et cela s’entend.
Le compositeur a construit son disque sur des morceaux de durées différentes (références explicites aux disques rock des années 70 qu’il affectionne beaucoup), de dynamiques, de densité et de tensions distinctes également. Il n’hésite pas à déstructurer la formule du trio, pour aller jusqu’à des parties solistes. Les lignes mélodiques, parfois escarpées s’entrelacent, chantent ! Les morceaux sont portés par une superbe interprétation.