Réalisé par Leonardo D'Agostini. Italie. Comédie dramatique. 1h45 (Sortie 5 août 2020). Avec Andrea Carpenzano, Stefano Accorsi, Ludovica Martino, Mario Sgleglia et Camilla Semino Favro.
Paradoxe : l'Italie fait figure de pays du football avec l'Angleterre et l'Allemagne et l'on aura du mal à trouver quelques films qui tournent autour du sport le plus populaire au monde.
On peinera à citer des œuvres comme "Coup de tête" de Jean-Jacques Annaud et "Didier" d'Alain Chabat. On pourra même s'interroger pourquoi un Francesco Rosi n'a pas traité d'un secteur favorable aux liaisons dangereuses avec la politique et les affaires.
Bref, "Le Défi du champion" de Leonardo D'Agostini est pratiquement une première et on pourra lui reprocher d'en profiter pour en rester à la surface des choses.
Jeune prodige sous contrat avec la Lazio de Rome, l'un des plus grands clubs transalpins, Cristian Ferro est selon ce qu'on pensera du film le prototype du joueur ultra-gâté, qui avant même d'avoir vingt ans, est riche et célèbre.
Traqué par les journalistes, poussé par des amis d'avant à se conduire en tout-permis, déjà blasé par l'argent-roi et pas très délicat avec les gros bolides, le jeune homme n'est pas heureux.
Il sera sauvé par une idée plutôt étrange pour un président de club : conditionné la présence de son génie précoce sur la feuille de match à ses résultats scolaires. Il ne sera conservé dans le club que s'il obtient son bac.
Cela permet d'introduire un personnage de naïf, un prof un peu perdu pour des raisons personnelles, qui a dû vivre très éloigné de la réalité italienne, parce qu'il ignore tout du foot, et qui est chargé de muscler la tête du jeune chien fou.
Evidemment, on est dans un "feel good movie" et les deux personnages que tout oppose vont réussir, au fil du temps et des épreuves, par devenir très proches. L'avantage du personnage de Valerio, joué avec beaucoup de conviction par Stefano Accorsi, est de permettre au spectateur d'entrer dans l'univers intime des footballeurs d'un grand club.
Tout y respire les milliards d'euros et l'on découvre que le football est une industrie où rien n'est laissé au hasard, où il ne faut pas trop croire aux sentiments humains.
Rien de bien nouveau donc, mais un duo d'acteurs bien choisi qui permet de croire à ce "Passe ton bac d'abord avant de tirer ton penalty"...
Acteur prometteur, bardé de prix, Andrea Carpenzano réussit à faire croire à un personnage pourtant plein de clichés et tient la route face à Stefan Accorsi, qui accepte d'entrer franchement dans la quarantaine.
"Le Défi du champion" de Leonardo D'Agostini est un pur divertissement qui mérite d'être vu sur un grand écran. |