Au départ il y a ce titre, Ce qu’il faut de nuit, que je trouve particulièrement beau et original qui m’a terriblement donné envie de livre ce premier roman de Laurent Petitmangin qui se définit comme un grand lecteur et collectionneur de livres.
C’est de nouveau La Manufacture de livres qui a eu la bonne idée de publier ce premier ouvrage qui je l’espère saura trouver son public. Je ne sais pas pourquoi mais en disant cela je pense à Franck Bouysse qui a connu le succès chez ce même éditeur avec le superbe Né d’aucune femme.
L’histoire que nous raconte Laurent Petitmangin est celle d’un père qui élève seul ses deux fils après que sa femme ait disparu suite à une maladie. C’est une superbe histoire d’amour qu’il nous dévoile, dans ce qu’elle a de plus beau, celle d’un père pour ses fils. Les années passent, et les enfants grandissent. On les voit faire des choix en fonction de ce qui semble important à leurs yeux et de ce qu’ils sont en train de devenir. Ils tentent d’agir comme des hommes alors que ce qu’ils ne sont encore que des gosses, du moins dans les yeux du père.
Et face au choix de ses enfants, le père se retrouve renvoyé à sa solitude, celle d’un homme qui a perdu sa femme, qui doit faire son deuil tout en se posant beaucoup de questions sur les choix de ses enfants. Tout cela est superbement écrit par le néo-romancier qui dévoile une plume d’une grande pudeur pour décrire la relation entre ce père et ses fils, les difficultés qu’ils rencontrent parfois pour se comprendre, les mots qu’ils n’arrivent pas toujours à trouver pour s’exprimer.
En même temps, l’ouvrage est aussi l’occasion de parler et d’appréhender l’évolution de notre monde politique, les idéologies qui s’affrontent et s’opposent et les choix politiques faits par les jeunes qui s’y intéressent encore. On y voit un parti socialiste en pleine déconfiture et à l’opposé un Front national qui s’affirme de plus en plus, dévoilant au passage une opposition de génération parfaitement relatée par l’auteur au travers de la relation du père et de son fils.
Ce qu’il faut de nuit est un ouvrage qui sonne juste. Même s’il n’est pas un roman autobiographique, l’auteur nous précise qu’il s’est quand même nourri de sa vie pour le construire. Il était important pour lui d’écrire sur des valeurs, de comment elle se transmettent, ou pas.
Ce qu’il faut de nuit est aussi un livre qui nous fait beaucoup réfléchir, notamment au travers de ce fils que l’on voit évoluer et s’éloigner de son père sans qu’il ne puisse faire grand-chose. C’est un ouvrage qui remue, un livre poignant et déchirant qui ne peut laisser indiffèrent le lecteur, un livre qui nous prend aux tripes. Avec ce premier roman, Laurent Petitmangin fait une entrée fracassante dans le monde de littérature et on espère déjà le retrouver rapidement tant son ouvrage a pu nous éblouir. |