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Sébastien Lifshitz  (septembre 2020) 

Réalisé par Sébastien Lifshitz. France. Documentaire. 2h15 (Sortie 9 septembret 2020).

Peut-être que Sébastien Lifshitz aurait dû appeler son film "Deux adolescentes" plutôt qu' "Adolescentes". Car, il ne s'agit en rien d'une analyse sociologique racontant cinq ans de la vie des adolescentes françaises.

Anaïs, fille ronde, née dans une famille problématique avec une mère souffrant génétiquement d'obésité et un père presque sous-prolétaire dont on ne saura jamais l'activité professionnelle, a connu un moment une famille d'accueil avant de réintégrer son "cocon" familial. Est-elle représentative de l'adolescente moyenne française ?

Emma, mutique, constamment en conflit avec sa mère qui n'est pas marrante marrante et un père fantomatique, n'a pas, au départ, le même intérêt que sa copine. Il y a un déséquilibre qui jamais ne sera comblé entre les péripéties tragico-comiques d'Anaïs et la morne normalité d'Emma.

On sait d'avance, que la première est vouée au bac professionnel et à la puériculture et la seconde au bac général et on se dit d'emblée qu'influencée par l'expérience qu'elle vit en étant filmée ainsi pendant cinq ans par Sébastien Lifshitz, elle finira par se tourner par les métiers du cinéma. Avec son physique de fausse-Charlotte Gainsbourg dans l'Effrontée, on l'imagine bien devenir plus tard une Laetitia Masson.

Sébastien Lifshitz a aussi choisi deux provinciales, dans une ville moyenne avec une certaine qualité de vie, Brive. Ses adolescentes traversent les années 2010 avec un avis théorique sur des événements lointains comme le terrorisme ou la dégradation de la société à l'ère du réchauffement climatique et de la politique parvenue à son degré zéro.

Le cinéaste aurait pu se passer des scènes du Bataclan et de Charlie Hebdo qui fixent une histoire dans laquelle elles n'ont aucune prise. Il suffit de voir l'homogénéité de leurs classes pour comprendre que l'altérité est plus liée à leurs origines sociales qu'à leurs origines ethniques.

Un seul moment de "vraie" vérité traverse le film lors de l'élection de 2017. Voyant la photo de Macron apparaître à 20 heures, la famille d'Anaïs exprime sa déception et Anaïs a une réflexion qui anticipe son futur vote.

Là, on était presque devant quelque chose d'interdit dans le cinéma français : montrer des "méchants" qui votent RN et qui, somme toute, malgré leur difficulté à être, étaient apparus comme sympathiques.

Dommage qu'"Adolescentes" de Sébastien Lifshitz ne tire pas les conclusions de ses intuitions. Ce qu'il réussit parfaitement, c'est le portrait "intime" des deux filles. Il est au cœur de leur vie sans apparemment en perturber le cours. Peut-être est-il seulement pour quelque chose si Emma précipite la perte de sa virginité avant qu'il cesse de les filmer...

On s'attache à ces deux filles qui acquièrent peu à peu la personnalité qu'elles garderont tout au long de leurs existences.
C'est ce qu'il fait la valeur du regard de Sébastien Lifshitz, que l'on apprécie depuis bien longtemps et particulièrement quand il filmait "Bambi", "star des boîtes trans" devenue prof.

"Adolescentes" de Sébastien Lifshitz saisit la complexité de l'âge ingrat, montre comment s'opère le changement vers l'état d'adulte, et comment la société via l'école pourrit ce qui pourrait être des années d'insouciance en les angoissant sur leur avenir, notamment par l'épreuve qu'est le Bac, alors qu'objectivement presque tout le monde le détiendra au final.

On verra ici leurs cris de joie quand elles liront leur nom sur la fameuse liste des admis. Tout ça pour seulement ça. "Adolescentes" de Sébastien Lifshitz, à son corps défendant peut-être, prouve que l'adolescence n'est jamais vraiment heureuse.

 

Philippe Person         
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# 17 mars 2024 : le programme de la semaine

De la musique, des spectacles, des livres. Aucune raison de s'ennuyer cette semaine encore. Ajoutons à cela nos chaines Youtube et Twitch et la semaine sera bien remplie.

Du côté de la musique:

"Almost dead" de Chester Remington
"Nairi" de Claude Tchamitchian Trio
"Dragging bodies to the fall" de Junon
"Atmosphérique" de Les Diggers
quelques clips avec Nicolas Jules, Ravage Club, Nouriture, Les Tambours du Bronx, Heeka
"Motan" de Tangomotan
"Sekoya" de Tara
"Rita Graham partie 3, Notoriété", 24eme épisode de notre podcast Le Morceau Caché
et toujours :
"Scars" de Greyborn
"Rooting for love" de Laetitia Sadier
"Quel est ton monde ?" de Olivier Triboulois
"Letter to self" de Sprints
"TRNT best of 1993 2023)" de Tagada Jones
"Beyond the ridge" de Wildation
Quelques clips chez YGGL, Down to the Wire, Malween, Lame, For the Hackers et Madame Robert

Au théâtre

les nouveautés :

"Une vie" au Théâtre Le Guichet Montparnasse
"Le papier peint jaune" au Théâtre de La Reine Blanche

"Lichen" au Théâtre de Belleville
"Cavalières" au Théâtre de la Colline
"Painkiller" au Théâtre de la Colline
"Les bonnes" au théâtre 14
et toujours :
"A qui elle s'abandonne" au Théâtre La Flêche
"Les quatres soeurs March" au Théâtre du Ranelagh
"Mémoire(s)" au Théâtre Le Funambule Montmartre
"N'importe où hors du monde" au Théâtre Le Guichet Montparnasse
"Quand je serai un homme" au Théâtre Essaïon

Du cinéma avec :

"El Bola" de Achero Manas qui ressort en salle

"Blue giant" de Yuzuru Tachikawa
"Alice (1988)" de Jan Svankmajer
et toujours :
 "Universal Theory" de Timm Kroger
"Elaha" de Milena Aboyan

Lecture avec :

"La sainte paix" de André Marois
"Récifs" de Romesh Gunesekera

et toujours :
"L'été d'avant" de Lisa Gardner
"Mirror bay" de Catriona Ward
"Le masque de Dimitrios" de Eric Ambler
"La vie précieuse" de Yrsa Daley-Ward
"Le bureau des prémonitions" de Sam Knight
"Histoire politique de l'antisémitsme en France" Sous la direction d'Alexandre Bande, Pierre-Jerome Biscarat et Rudy Reichstadt
"Disparue à cette adresse" de Linwood Barclay
"Metropolis" de Ben Wilson

Et toute la semaine des émissions en direct et en replay sur notre chaine TWITCH

Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

           
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