"Words are flowing out
Like endless rain into a paper cup
They slither while they pass
They slip away across the universe
Pools of sorrow, waves of joy
Are drifting through my opened mind
Possessing and caressing me
Jai Guru Deva, Om
Nothing's gonna change my world
Nothing's gonna change my world" Across the Universe, The Beatles
“All your friends are dead
And they’re ghosts floating ’round your bed”
Peut-on être toujours autant créatif après plus de trente ans de carrière ? Pour les Flaming Lips, la réponse est oui ! On ne va pas s’amuser à comparer qualitativement cet American Head avec les disques précédents (les sublimes The Soft Bulletin, Yoshimi Battles The Pink Robots ou Embryonic ou les moins bons The Terror, Oczy Mlody, The King's Mouth...), cela aurait autant d’intérêt que de le noter et occulterait le fait que le groupe avance toujours.
Au contraire, écoutons le presque comme une découverte. On y entendrait alors la force des mélodies douces-amères, des vibrations, la production de Dave Fridmann, de luxueux arrangements (recelant une myriade de détails qui se découvrent au fur et à mesure des écoutes), une superbe écriture, des effluves psychédéliques, un certain classicisme, un côté Floydien ou proche de la musique de Tim DeLaughter, quelque chose en même temps de très moderne, des textes (disque conceptuel) sur les drogues (comme moyen de libération, d’évasion mais également comme travestissement de la vérité et avilissement), la nostalgie (et le fait de s’y complaire, ce disque est clairement plus nostalgique que déprimé), le vieillissement et la vie de Wayne Coyne, confessions à peine déguisées.
Les amateurs du Flaming Lips des 00’s devraient s’y retrouver. Moins d’expérimentations, plus de clarté, plus de sensibilité (de romantisme ?), de profondeur et de nuances, d’un certain lyrisme. Le groupe joue avec les tensions, avec les climats, les couleurs et les timbres.
La musique agit comme un révélateur, transposant notre propre état d’esprit dans leur musique et inversement, on y croisera ses propres sentiments.
Après tout, tout cela n’est peut-être qu’un jeu, de la roublardise, quand on connaît Wayne Coyne nous ne serions pas surpris, et puis il y a ce titre et cette date de sortie... Et alors ? N’a-t-on pas le droit de se pâmer devant des titres comme "Mother don’t be sad" (et sa coda "When we die when we’re high"), "Dinosaurs on the mountain", "Will you return / when you come down", "Flowers of neptune 6", "Brother Eye"...
Je ne sais pas si l’on ressort de ce disque dévasté tellement il est poignant ou heureux tellement il est captivant et planant. En tout cas, ce disque est superbe.
De la musique, des spectacles, des livres. Aucune raison de s'ennuyer cette semaine encore. Ajoutons à cela nos chaines Youtube et Twitch et la semaine sera bien remplie.