"Drüben hinterm Dorfe
Steht ein Leiermann
Und mit starren Fingern
Dreht er, was er kann." Der Leiermann
Le premier titre, "Der Leiermann", dévoile beaucoup de la musique de Pointe du lac. Cette transposition très adaptée, du lied de Schubert racontée à la manière d'un conte pour enfants en japonais serait comme une filiation : celle de Wendy Carlos et de son Switched-On Bach de 1968 ou de l’œuvre d’Isao Tomita, comme son disque culte Snowflakes are Dancing de 1974, retranscription électronique de pièces de Debussy. Il y a cet amour pour la musique "classique", même si ici ce premier titre sera le seul dans ce registre de relecture, pour le monde sonore électronique, pour la contemplation, pour une écriture savante.
Ici les machines (Juno 106, Roland SH101, Minibrute 1 et 2, Moog grandmother, pas toutes forcément d’un autre âge...) seraient comme un orchestre dont Julien Lheuillier et Richard Francés en seraient les chefs, où ils conduiraient les phrasés et les dynamiques, les lignes mélodiques et rythmiques. Le voyage (pas uniquement d’hiver...), sur autoroute, dans le cosmos, près des lacs et des montagnes est absolument pénétrant, onirique. Pas très loin du Krautrock, de l’ambient, de la kosmische Musik, Stockhausen, Eno, et des précurseurs comme Delia Derbyshire dont on croirait presque entendre son si fameux générique du Doctor Who dans le titre "Miyopo" (au feu ? ....).
Le duo (avec Quentin Rollet au saxophone sopranino et alto dans le titre "Holo- Epiphyte / Trains, Montagnes, Forêts, Banana !") façonne le son, les timbres, la matière (la synthèse) sonore, sa résonnance, et on rêve d’entendre ce disque dans un acousmonium !
A noter que le disque sort dans une version très limitée vinyle blanc, pochettes sérigraphiées à la main. Très beau à l’intérieur comme à l’extérieur en quelque sorte.
De la musique, des spectacles, des livres. Aucune raison de s'ennuyer cette semaine encore. Ajoutons à cela nos chaines Youtube et Twitch et la semaine sera bien remplie.