Combien de fois n'ai-je retardé la rédaction de cette chronique ? Systématiquement j'ai voulu réécouter cet EP avant de commencer. Pour être en condition, être bien sûr de mon coup. Et trouver le bon angle, les bons mots. Et chaque réécoute de The Fates est venu remettre en question ce que j'étais pourtant convaincu de vouloir écrire à son sujet.
Évidemment il y a la qualité des rythmiques. Imparables, ondulantes, caressantes, obsédantes... Bien entendu les guitares feulent, déroulent des riffs hypnotiques, et balancent quelques coups de griffes bien sentis. Indéniablement le chant est placé, limpide, habité et envoûtant. Et, miracle, la prod' ne vient pas tout foutre en l'air. Mais réussit le tour de force de magnifier l'ensemble. Pour dire, même l'artwork est classieux.
La chronique pourrait donc s'arrêter là. The Fates est un EP parfait. Écoutez-le. Merci, et fermez la porte en sortant.
Ce n'est pas si simple. L'écoute de The Fates, au-delà du plaisir d'écoute infini qu'il produit, et tout simplement un disque important. Il démontre à qui veut bien l'entendre que la cohérence, l'abnégation, la volonté, le talent et le sens artistique peuvent encore se combiner pour produire de la Musique.
Il est le symbole à lui seul que l'on peut encore produire de la vraie musique. Peut importe le pays, l'age, le sexe, le style ou l'age du capitaine. Quand le plat est bon qui s’intéresse au pedigree du cuistot et à la composition de sa brigade ?
Il faut défendre ce disque coûte que coûte afin que Grandma's Ashes continue à grandir. Que le prochain opus soit plus long. Que les festivals leur ouvrent grandes leurs scènes et leurs buvettes. Et que leur musique nous accompagne longtemps.
Le rock renaît donc des cendres de mamie. Étonnant, non ?
De la musique, des spectacles, des livres. Aucune raison de s'ennuyer cette semaine encore. Ajoutons à cela nos chaines Youtube et Twitch et la semaine sera bien remplie.