Spectacle marionnettique écrit par Guillaume Poix, mise en scène de Louis Sergejev, avec Dorine Dussautoir et Noé Mercier.
C'est désormais une "série". Quatre ans après, les personnages des "Présomptions" reviennent. Pas besoin d'avoir vu le premier épisode pour suivre leurs nouvelles aventures de cette saison 2.
Avec toujours comme fil conducteur les textes à la fois elliptiques et caustiques de Guillaume Poix, la mise en scène et la scénographie de Louis Sergejev, créateur du Collectif Le Printemps du machiniste avec Dorine Dussautoir, qu'on retrouve à l'interprétation et à la manipulation en compagnie de Noé Mercier. Cette fois-ci, ont été abandonnées les marionnettes à gaine chinoise pour ne conserver que des pantins articulés de différentes talles. Il faut dire que les adolescents de la "Saison 1" sont devenus des "adultes", des pantins à taille humaine donc, et qu'on les retrouve dans un aéroport international impersonnel, là où les conversations se perdent dans le dédale des démarches imposées. De la zone de contrôle à l'inévitable Duty free en passant par la zone d'embarquement, on y parlera des relations hommes-femmes, de la difficulté d'être ou de sentir être dans cet anonymat garanti. Peut-on même se parler, échanger quelque chose que l'on retienne dans ce moment paradoxal où l'on vit pourtant quelques heures hors du temps, hors de la vie habituelle ? Des mots de Guillaume Poix aux attitudes des pantins, dans cet aéroport qui prend tout l'espace scénique, on est peu à peu emporté dans un ailleurs presque fantastique sans jamais être effrayant. Au contraire, on se sent en empathie avec cet univers décalé, où les créatures animées ne sont jamais grotesques ni caricaturales mais distillent, au contraire, quelque chose de chaleureux, d'amical, au-delà de leur discours diffus ou confus. On n'aura jamais envie de s'en moquer, de rire de leur situation précaire dans ce haut-lieu de la modernité. Au contraire, on en sourira gentiment et l'on en sortira avec le sentiment d'avoir passé une heure agréable en leur compagnie avant qu'ils s'envolent. |