Debbie et moi
(Champ Libre Production) septembre 2020
Thomas Cousin vous accueille, chaleureux et bienveillant, dans son chalet intérieur. La cheminée est allumée, le thé en train d’infuser. Entrez, entrez !
Avec son premier album Debbie et moi, Thomas Cousin nous invite pendant 13 titres dans son intimité. Au fil des années, il a façonné ses chansons en solitaire, puisant l’inspiration de ses textes dans les souvenirs d’enfance, ses amours et ses névroses. Huit ans à construire cet album. Autant dire que Thomas Cousin a soigné son univers, apportant de la variété à ses titres et modulant régulièrement le tempo d’un titre à l’autre. Alternant aussi le bon et le moins bon, mais les amis on les aime aussi pour leurs défauts…
Tantôt chanson française, tantôt folk dépouillée, tantôt pop électro, le plaisir de créer se ressent sur chaque morceau. Il faut dire que cet auteur-compositeur-interprète, au service de la musique depuis vingt-cinq ans, est également l’unique musicien de l’album (sauf sur "La passerelle"), cumulant par ailleurs les rôles de réalisateur et d’arrangeur. On peut difficilement faire plus personnel et plus intime.
L’artiste avertit l’auditeur dans le livret : "Je ne suis pas chanteur, alors je me suis dit quitte à ne pas très bien chanter autant essayer d’être sincère". Nous voilà prévenu(e)s… Et effectivement, la façon de chanter de Thomas Cousin, traînante et affectée, très "Gaëtan-Rousselienne", déroute dès le premier titre, "Voir la mer". Mais c’est surtout lorsque l’interprétation sombre dans le pathos ("Que se fanent les roses", "La passerelle" et "La plantade") qu’elle est à la limite de taper sur les nerfs quand on n’est pas fan du genre. Pourtant, le ton sait être juste aussi, dans le même registre, sur d’autres titres, convenus mais bien fichus, comme "Toi tu crois" ou encore "La chaise vide" dont le texte est poignant.
Côté texte justement, on appréciera globalement la qualité de l’écriture et la sincérité du propos. Cette façon très personnelle de dire ses sentiments, de leur dessiner des contours, de les mettre en scène et en mouvement. Thomas Cousin dit ici toute son humanité et c’est ce qui le rend attachant.
Côté musique, Thomas Cousin a eu la bonne idée de diversifier les rythmes et les humeurs, ce qui rend l’écoute de l’album agréable. Son interprétation se fait d’ailleurs plus pertinente et percutante sur des titres pop tels "Pas comme tout le monde", aux accents de chant breton, ou "J’crame tout", en duo avec Aron Cohen, qui chemine entre folk, pop et rap à la française et dont le refrain entêtant fait penser à ceux de Bigflo et Oli. À noter également l’excellent refrain de "Chanson de pluie" et le leitmotiv ravageur de "Parle-moi de nous" !
Deux titres pop rock viennent agrémenter l’album, l’un réussi ("Dans ma tête"), l’autre moins ("Jour de braise"). "Perdre le sommeil" résume l’ensemble, entre texte sensible, sonorités électro et sons de guitare distordus.
Ce qui est vraiment plaisant dans Debbie et moi, c’est le côté pop de la musique de Thomas Cousin qui lui permet de mettre en relief ses textes tout en exposant son sens de la mélodie et son talent pour les refrains qui font mouche.
De la musique, des spectacles, des livres. Aucune raison de s'ennuyer cette semaine encore. Ajoutons à cela nos chaines Youtube et Twitch et la semaine sera bien remplie.