Richard Strauss : An Eisamer Quelle - A une source solitaire
(Klarthe Records) février 2021
D’abord, avant tout propos esthétiques, ce qui se dégage de ce disque c’est une incroyable douceur, quelque chose d’aérien mais dense. Et puis le lyrisme, déjà au cœur de Sublime Idylle disque sorti en 2018 chez Klarthe réunissant des pièces de Clara et Robert Schumann.
Ici, c’est à Richard Strauss que le pianiste Christophe Sturzenegger se consacre avec notamment les pièces de jeunesse : les 5 Klavierstücke, op.3, les Stimmungsbilder, op.9 mais également la Valse de concert "Rosenkavalier" dans la transcription d’Otto Singer, les lieder Morgen et Allerseelen dans la transcription de Max Reger et Andante posthume dans une transcription que le pianiste a lui-même réalisée.
Le lien avec le couple Schumann se fait dès les 5 Klavierstücke. Il pourrait se faire également avec Schubert ou Mendelssohn. Les Stimmungsbilder sont nettement plus intéressantes et montrent ce qu’aurait pu être la voie de l’écriture pianistique du compositeur allemand, en dehors des lieder naturellement. Il y soigne avec beaucoup d'élégance et de raffinement des atmosphères naturalistes : Andante ("Sur le sentier tranquille de la forêt"), Lento ("Près de la source solitaire"), Allegretto ("Intermezzo"), Andantino ("Rêverie"), Lento ma non troppo ("Dans les bruyères"). Du raffinement, il y en a beaucoup dans l’interprétation de Christophe Sturzenegger.
S’il possède un tel phrasé chantant, c’est peut-être parce qu’il est également corniste et que l’on retrouve quelque part, dans ses doigts, quelque chose de l’ordre d’une colonne d’air, d’une conduite propre aux instrumentistes à vent.
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