Si l’Histoire de la musique devait retenir le nom de Dave Grohl, pour quelle raison le ferait-elle ? Pour son rôle de batteur dans Nirvana ou pour celui de chanteur guitariste dans Foo Fighters ? On lui a déjà décerné le titre de vedette rock la plus cool sur la planète.

En tout cas en dix albums, en comptant ce Medicine at midnight, les Foo Fighters auront marqué durablement et sensiblement le paysage musical rock américain, mondial même. Alors oui le groupe tourne plus ou moins à vide depuis dix ans, depuis Wasting Light. Que retiendra-t-on des insipides Sonic Highways ou Concrete and gold ? Pas grand-chose assurément. Et de ce disque ? Un peu plus.

Les Foo Fighters pourraient tourner en mode pépère, se la jouer à la cool, sans prendre trop de risques, jouer avec les acquis. Sans révolutionner sa musique le groupe évolue doucement, avec une marche de progression forcément réduite, poids lourd du rock oblige, prouvant qu’il est encore vivant. Il y a toujours cette énergie, ces mélodies, cette puissance musicale, de grosses guitares, de gros riffs, du plaisir, beaucoup de plaisir, un savoir-faire prouvé depuis longtemps.

Et puis donc parfois un peu moins de muscles et un peu plus de finesse (enfin finesse, on se comprend). Parfois seulement comme dans "Shame Shame", "Making a fire", "Medicine at midnight" ou "Waiting on a war". Et c’est donc forcément dommage. Car le tout sonne foncièrement lisse, et glisse sur nos petites oreilles sans laisser ce petit quelque chose qui fait l’étincelle. Rien de foncièrement mauvais, rien de fondamentalement extraordinaire non plus.

Medicine at midnight reste un disque plutôt optimiste. Bien que composé et enregistré avant la pandémie, le groupe apporte une légèreté qui fait du bien.

Il y a un adage qui dit que les disques de Foo Fighters, c’est moitié de bonnes ou très bonnes chansons et moitié de chansons plus anecdotiques. Ce disque ne déroge pas à la règle.

Alors pour les deux questions du début, nous avons notre petite idée...