En 2019, Balthazar était à l'affiche de la plupart des festivals de l'été. Leurs prestations y étaient impeccables. Le groupe apparaissait soudé et en grande forme pour jouer les morceaux de son album Fever sorti peu de temps auparavant. C'est lors de cette tournée qu'ont été écrites la plupart des chansons de l'album Sand sorti ces derniers jours.
C'est certainement l'énergie de la scène qui donne aux chansons de cet album leurs couleurs pop et soul, assez neuves dans l'univers de Balthazar, même si leur touche de dandysme indie y est toujours bien présente.
Cependant, comme c'est en confinement que ce disque a été enregistré, le travail de maturation des chansons et d'enregistrement s'est fait à distance entre Jinte Deprez et Marteen Devoldere, les deux têtes pensantes et piliers du groupe. Les rythmiques sont samplées ou électroniques et les basses synthétiques, ce qui confère une froideur élégante aux rythmes chaloupés et sensuels des chansons qui composent Sand.
Le premier single extrait, "Losers", en est un excellent exemple, sorte de rencontre entre Leonard Cohen pour la voix et les regrettés Her pour le rythme et la mélodie. "You won't come around" s'étire paresseusement comme un dimanche de printemps ensoleillé, alors que "Moment" invitera plutôt l'auditeur à commander en fin d'après-midi une piña colada même dans le décor d'un bar au comptoir collant de bière. "Linger on" ou "Leaving Antwerp" dégagent un charme vénéneux, tandis que "I want you" roule des mécaniques.
Mais, au final, on retiendra surtout de Sand l'impossibilité pour l'auditeur de ne pas marquer le tempo des chansons du pied ou d'un claquement de doigts, et le plaisir sensuel qui se dégage de toutes ces compositions qu'il nous tarde de découvrir en live.
Avec la mort de Lynch, c'est un pan entier de la pop culture qui disparait, comme ça, sans crier gare. Il reste de toute façon sa discographie qui n'a pas attendu sa mort pour être essentielle. Pour le reste, voici le sommaire. Retrouvez-nous aussi sur nos réseaux sociaux !