Le rock caribou a la côte, et Metric aura fait partie des groupes dont on aura beaucoup entendu parler en 2005.
Sur le papier, la formation menée par Emily Haines et James Shaw a tout pour plaire : une chanteuse sexy à souhait, le parrainage du réalisateur Olivier Assayas (le groupe apparaît dans son dernier film, "Clean"), des extras chez leurs collègues de Broken Social Scene, et cerise le gâteau, une récente première partie pour les Rolling Stones à New York…
C'est bien joli tout ça mais la musique ? Old World Underground, le premier effort du groupe, était un début honnête, porté par les tubes "Combat Baby" et "Dead Disco", qui font toujours un malheur quand une soirée se ramollit…
Donc à l'instar de Noel Gallagher ou encore des Strokes, Metric se retrouve face au "délicat virage du deuxième album", marque déposée de tout bon critique rock qui se respecte. Et y a plutôt intérêt que ça file droit ce deuxième album, sinon, c'est la porte ouverte aux oubliettes des espoirs gâchés du rock'n'roll…
Malheureusement, Live It Out est tout aussi décevant que le deuxième album d'Oasis. C'est un disque frustrant, ni mauvais, ni extraordinaire. Il fait penser à ces élèves poussifs et irréguliers, capables d'obtenir un 17 à un contrôle (disons Old Worl Underground) et se contentant d'un petit 11 au devoir suivant ( Live It Out) …
Le morceau d'ouverture, "Empty", affiche quasiment six minutes au compteur avec son introduction qui vide le titre de son intérêt. On se serait largement contenté des guitares nerveuses qui arrivent trop tard…
"Handshakes", sort un moment le groupe du marasme. La guitare de James Shaw assure une jolie ligne mélodique parsemée de déflagrations sonores bien senties. "Too Little Too Late" sombre dans une banalité sidérante pour un groupe qui a naguère commis les tubes explosifs du premier album.
"Poster of a girl" achève tous les bons espoirs que l'on avait placés dans Metric : des paroles en français murmurées et aussi inspirées que du Nada Surf sur "Là pour ça"…
Et là on est sérieusement embêté, car Metric est forcément le genre de groupe qu'on a envie d'aimer et de défendre… Mais cette fois, il n'y a aucun tube millimétrique pour relever la terrible banalité de ce deuxième album… Pourtant sur le papier… |