Voici un groupe belge (en provenance de Liège plus précisément) d’une impressionnante puissance. On a encore en mémoire leur concert au Normandy de Saint-Lô (50) en première partie de Lysistrata. Ils avaient fini par déplacer leurs instruments dans la fosse au milieu d’un public surexcité et jouer dans un déluge sonore chamanique.

Leur album précédent s’appelait Laurent du prénom de Laurent Eyen, ingénieur du son sur celui-ci. Il s’agissait d’une grosse claque si bien qu’on attendait avec une certaine fébrilité ce nouveau disque, leur troisième. Il arrive trois ans plus tard et il se dénommé Sauvé et ce n’est pas un cri de survie à un vilain virus qui nous empêche de les voir pour l’instant sur scène. Non, comme le précédent, il s’agit du nom de l’ingénieur du son du disque et cette fois ci, il s’agit d’Amaury Sauvé avec qui ils ont enregistré dans son studio situé à Laval au cours de l’été 2020.

Alors verdict ? Ce nouveau disque est plus direct que le précédent et probablement leur meilleur à ce jour. Sauvé est un grand disque de noise rock d’influence Metz ou Shellac. Cela se ressent dès l’ouverture, deux coups de baguette et c’est parti avec "Ghost" et son petit côté post hardcore. Enchaînement avec "Sermonizer" et sa basse vrombissante. La suite du disque est dans la même veine.

Une petite respiration au milieu des 10 titres avec l’indie pop façon Grandaddy Authority. Et puis, on repart avec "Cucaracha" où ça joue vite en t’en mettant plein la tronche avec de la distorsion et un batteur qui assène ses coups. "Routine" porte mal son nom, une vraie déferlante avec des changements de rythme et toujours cette batterie démentielle. L’album se termine par "53" une véritable déflagration sonore instrumentale de plus de 7 minutes digne du meilleur Sonic Youth.

A la fin de cet excellent disque, on attend plus qu’une chose, les voir et entendre sur scène car le résultat devrait être démentiel !