De mòrt viva
(Les Disques du Festival Permanent / Pagans / Murailles Music) avril 2021
"Coupe l'herbe
qui sous tes pieds choisit la danse
campes ton camp
dans un enclos aux fers gardés
car c'est la rupture,
car c'est la cassure
qui sûre s'avance ici
une mélodie de jours fumeux
prend sur le causse comme la marée
aux mauvais repos ordonnés
un peu de fièvre s’apprécierait" La rupture
On imagine très bien Ernest Bergez, alias Sourdure, dans son atelier d’artisan musical quelque part dans le massif central à Thiers plus précisément, un peu comme un savant fou, enfin pas si fou que cela, parmi Les câbles, les divers instruments. On l’imagine très bien maniant les éprouvettes, les centrifugeuses, les dessiccateurs, les thermocycleurs rajoutant une pointe de musiques traditionnelles ici, de la musique concrète là, travaillant avec précision sur les timbres, les textures, les rythmes.
Le tout accompagné de laborantins : Amélie Pialoux (cornet à bouquin, trompettes anciennes), Jacques Puech (cabrette), Elisa Trébouville (banjo, chant), Laurent Boithias (vielle à roue), Eloïse Decazes, Josiane Guillot, Maud Herrera (chant). Et puis enfin, à force d’un travail que l’on sent acharné, s’écrier : "Eureka !" et trouver la subtile formule de : De Mòrt Viva.
On imagine aussi très bien Ernest Bergez, chamane perdu au fond d’une vallée quelque part dans le Massif central, seul dans une maison isolée à tirer les cartes d’un jeu de tarot (clin d’œil à Eno ?) et inventer une musique un peu dada, tribale, drôle aussi. Une musique un peu floue, un peu tout, imprévisible et libre, savante où la voix se fait instrument d’une parole poétique.
De Mòrt Viva est un disque à ne pas mettre entre toutes les mains, surtout de certains musiciens, cela leur donnerait envie d’être audacieux et aventureux. A découvrir assurément...
De la musique, des spectacles, des livres. Aucune raison de s'ennuyer cette semaine encore. Ajoutons à cela nos chaines Youtube et Twitch et la semaine sera bien remplie.