"Ah donne-nous des crânes de braises, des crânes brulés aux foudres du ciel, des crânes lucides, des crânes réels, et traversés de ta présence (...) Fais vaciller notre cerveau, au sein de sa propre science, et ravis-nous l’intelligence, aux griffes d’un typhon nouveau" Antonin Artaud
Si vous ne connaissez pas encore Jac Berrocal, ce qui est dommage, alors sachez que chez lui les musiques sont plurielles. Trompettiste, chanteur, à la discographie pléthorique depuis le début des années 70, Jacques Antoine Jean Evariste Berrocal dit "Jac" Berrocal est une figure majeure de l’underground musical, pourfendeur des chapelles musicales, épris de liberté, musicien éclectique s’étant frotté au free jazz, au rock, aux musiques électroniques, à tout ce qui fait un certain avant-gardisme. Il a joué notamment avec : Pascal Comelade, Jacques Thollot, Jaki Liebezeit, Lizzy Mercier Descloux, Ghédalia Tazartès, David Fenech et même Yvette Horner, a fondé un label, un festival.
C’est un musicien toujours actif : preuve en est avec ce nouveau disque enregistré avec Riverdog, duo noise expérimental franco-américain composé de Jack Dzik et de Léo Remke-Rochard, des enfants spirituels pratiquement. La rencontre sonne presque comme une évidence pour ceux qui ne portent pas d’œillères, en tout cas elle n’a rien d’ahurissant musicalement. Bien au contraire quand on voit le résultat.
Ensemble, en symbiose, ils construisent un monde foncièrement inclassable oscillant en multiples esthétiques entre rock et jazz et ses nombreux à-côtés, modulations poétiques et énergies avec une musique à la force presque magnétique. Ils ne sont pas là pour l’épate, pour défricher quoi que ce soit, ils ne sont liés que par la nature de leur musique, par cette quête d’une liberté de mouvement, de l’émotion. Et pourquoi pas faire un clin d’œil à Bowie, Antonin Artaud, Jean Vasca ou Michel Potage... |