En voilà une bien belle collection que celle des Mondes anciens proposée par les éditions Belin. Avec déjà huit volumes parus (celui-ci est le neuvième) et encore sept à paraître, l’ouvrage qui vient de sortir intitulé Rome, naissance d’un empire de 753 à 70 avant JC vient compléter un autre ouvrage traitant de Rome entre 70 avant JC et 212 (Rome, citée universelle) et un autre traitant de la fin de l’empire allant de 212 jusqu’à la fin du Vème siècle.
C’est donc sur les origines du plus long empire de l’histoire que porte cet ouvrage écrit par Catherine Virlouvet et Stéphane Bourdin, deux spécialistes d’histoire romaine. Un ouvrage complet et dense dans lequel on trouve plus de deux cents documents iconographiques et une quarantaine de cartes originales qui nous éclairent sur cette histoire des premiers siècles romains, à jour des dernières découvertes archéologiques et des travaux récents sur le sujet.
Quand commence l’histoire de Rome donc ? Les auteurs antiques, comme Tite-Live ou Denys d’Halicarnasse, affirment que l’Urbs fut fondée le 21 avril 753 avant J.-C. par Romulus. Il aurait tracé ce jour-là sur la colline du Palatin le sillon fondateur.
Au cours des sept siècles suivants, cette cité du Latium, qui connut tour à tour la royauté et la république, s’est imposée aux communautés voisines puis à l’Italie et enfin au monde méditerranéen. Marquée de manière continue par la guerre, cette période se clôt avec le recensement de 70 avant J.-C qui enregistra pour la première fois l’ensemble des hommes libres de la péninsule au nombre des citoyens romains. Par l’ouverture de leur statut civique aux communautés vaincues, les Romains affirmaient leur prétention à l’universalité et à l’éternité de leur domination. Les conséquences de la conquête furent profondes?: le contrôle de vastes territoires offrit à l’économie de Rome et des régions conquises des possibilités de développement considérables, et elle exerça un rôle majeur dans l’évolution de l’ordre social, des institutions et des pratiques politiques républicaines.
C’est donc une histoire de près de 8 siècles que nous propose cet ouvrage qui bénéficie d’un papier glacé de superbe qualité, ou le contenant est au niveau du contenu. Un ouvrage qui commence donc par la naissance de Rome (voyage et mausolée d’Enée, les cabanes le symbole de la louve). L’époque royale est ensuite étudiée avec le calendrier d’Antium, la Rome des tarquins, la Cloaca maxima. L’ouvrage se poursuit avec la mise en place de la République en 509, ses débuts, la mise en place des institutions, la guerre contre Véies, la lutte entre les patriciens et les plébéiens. L’ouvrage se poursuit avec un chapitre sur Rome et l’Italie couvrant la période allant du VIème au IVème siècle, un autre sur l’acquisition de la primauté en Italie au travers de l’expansionnisme romain notamment.
Un chapitre particulièrement intéressant est consacré au duel entre Rome et Carthage et des débuts de l’impérialisme romain. Cartes, documents sur Hannibal et nombreuses photos de vestiges viennent éclairer ce chapitre. La suite de l’ouvrage traite de la conquête du bassin méditerranéen, des difficultés rencontrées par la République à partir de 146 et des trente dernières années de la période étudiée qui changèrent Rome ( 99-70). Une guerre sociale s’installe, puis une première guerre civile menant à la dictature de Sylla. Les derniers chapitres traitent de la religion à Rome et des mutations de son économie.
Comme dans les ouvrages précédents, on retrouve les superbes Pages appelées L’atelier de l’historien qui est une véritable mine pour les historiens et les enseignants d’histoire. Il vient parfaitement compléter un ouvrage riche de documentations d’une variété incroyable et d’encadrés toujours pertinents qui viennent éclairer les écrits des deux remarquables auteurs.
C’est au final un ouvrage référence sur le sujet, dense et érudit, qui devrait trouver ses lecteurs parmi tout ceux qui se passionnent pour l’histoire ancienne et pour Rome. |