Réalisé par Kenji Iwaisama. Japon. Animation. 1h11 (Sortie 19 mai 2021).
Voilà un film d'animation japonais qui sort vraiment du lot !
Qu'on ne s'attende pas à une œuvre dans la foulée des grands maîtres du Studo Ghibli, comme Hayao Miyazaki ou Isao Takahata, Kenji Iwaisama a tout fait tout seul.
Il a mis sept ans pour parvenir au résultat que l'on a sous les yeux. Un résultat étonnant, totalement original que ce soit au niveau du contenant qu'au niveau du contenu.
En effet, pour adapter un manga considéré comme inadaptable, "On-Gaku" de Hiroyuki Ohashi, il a eu recours au procédé de la "rotoscopie", c'est-à-dire qu'il a d'abord tourné l'histoire avec des personnages réels, et qui en a ensuite, image par image, dessiné leurs contours pour arriver à un film d'animation. Il a abouti ainsi à 40 000 illustrations et l'on comprend pourquoi il a mis un septennat pour parvenir au résultat final.
Quand on verra le film, on comprendra la prouesse surtout dans la partie finale, celle du concert. Car, au début, on est presque avec rien, une flûte par exemple et un seul personnage, alors qu'à la fin, on a un vrai concert rock, nécessitant déjà de l'avoir filmé puis, après, d'en avoir "décalqué" tous les musiciens et tout le public...
Impressionnant quand on en connaît le "faire", "On-Gaku" de Kenji Iwaisama l'est aussi dans ce qu'il raconte et comment il le raconte. Il s'agit, en fait, d'un hommage à la musique... D'un trio qui ne sait pas jouer va naître, in fine, un groupe qui fera carrière et dont on entendra des morceaux de qualité.
Constamment inventif, le film de Kenji Iwaisama n'est jamais redondant et l'on suit pas à pas, avec de très belles ellipses, les aventures de ces trois losers magnifiques. Mine de rien, le réalisateur en sait long sur le rock et la musique. Ce qui se dégage de son film, c'est vraiment ce qu'on appelle la "Rock attitude".
A la fois hilarant et déroutant, "On Gaku : Notre Rock" de Kenji Iwaisama est sans doute le premier film d'animation qui réussisse aussi bien à saisir ce qui pousse de jeunes autodidactes à dédier leurs existences au rock sous tes ses formes. On se souviendra longtemps de ce groupe néantesque finissant par tutoyer les musiques des sphères.
A voir en priorité pour ceux qui ont été sevrés d'Ovnis cinématographiques et pour qui vivre de telles émotions sur grand écran est un plaisir inestimable. |