Spectacle de Vincent Roca mis en scène par Gil Galliot.
Le spectateur qui a déjà assité à un spectacle de l'écrivain, humoriste, chroniqueur et comédien Vincent Roca tels "Vite, rien ne presse !" et "Qu'est-ce qu'on fait pour Noël ?" connaît son appétence pour le verbe et le jeu de mots et la vélocité de sa langue bien déliée. Son donc bien nommé seul en scène "Ma Parole !" dont la conception en forme de florilège est antérieure à 2020, apparaît comme de circonstance, un spectacle post-pandémique et politique sanitaire délétère, par sa résonance avec l'actualité. En effet, au menu, la mort, la vieillesse, la fuite du temps et le suicide qui exige de ne pas avoir le moral en berne et de ne pas souffrir de psychose coronavirale. Et encore il n'inclut pas ses opus sur la prière de la maladie et le plateau de fruits de morts.
Même sa confession sur son penchant multicultuel obsessionnel ("je me soûle de religions : je sirote des sourates, me pochtronne aux tantras, je me pinte aux versets sacrés, je m’arsouille au jus de psaumes, je me camphre à la charia, je me charge au talmud") revêt une occurrence contemporaine. A moins de le considérer comme une bienvenue antidote à l'instar du stoïcien poème sur la vie, et sa finitude annoncée résumée en deux mots tels "premier sourire, dernier soupir". Mais, vite passer, pour s'interroger sur l'acuité formelle du dictionnaire, admirer l'inventivité oulipenne de Vincent Roca pour décliner l’imparfait du subjonctif et rire de son savoureux dialogue amoureux entre un obsédé du cœur et une poétesse du cul avec l'inversion des mots "cœur" et "cul" dans les expressions dédiées.
Et apprécier tant l'instant présent que ses réflexions existentielles dispensées à l'aune de la douce-amertume poétique et d'une rhétorique bien tempérée. |