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puce Tout le monde ne peut pas être orphelin
Théâtre des Bouffes du Nord  (Paris)  juin 2021

Spectacle conçu par Jean-Christophe Meurisse et la Compagnie Chiens de Navarre, mise en scène de Jean-Christophe Meurisse, avec Lorella Cravotta, Charlotte Laemmel Vincent Lécuyer, Hector Manuel (en alternance Cyprien Colombo), Olivier Saladin, Lucrèce Sassella et Alexandre Steiger.

Tout commence dans un magnifique décor de François Gauthier-Lafaye qui a mis tout son cœur pour reconstituer un magnifique intérieur familial où l'on va célébrer Noël : il y a un arbre gigantesque qui rayonne de mille lumières avec pléthore de cadeaux disposés en son bas, une grande table où sont déjà disposés les sept convives mimant le repas traditionnel, une partie cuisine largement équipée où cuit le poulet et où reposent tous les accessoires nécessaires au repas...

On se croirait presque dans "Conte de Noël" d'Arnaud Desplechin revu par Julie Deliquet pour le théâtre. Mais quand le père de famille, septuagénaire et ancien Deschiens (Olivier Saladin), commence à parler, on sent un vent plus rigoureux que la bise tchékhovienne de "Conte de Noël"... "Festen" n'est pas loin et l'institution familiale va passer à la moulinette ou, si l'on préfère, à la mitraillette de Jean-Christophe Meurisse.

"Tout le monde n'a pas la chance de pouvoir naître orphelin" disait Jules Renard dans "Poil de Carotte", les "Chiens de Navarre", autrement dit Jean-Christophe Meurisse ont réduit la proposition à une affirmation presque sociologique, et faussement positive : "Tout le monde ne peut pas être orphelin".

Cette fatalité d'être né quelque part près d'une rocade n'implique pas forcément le pire décrit pas "Festen". Ici, même aimants les parents sont chiants (et à proprement comme à salement parler).

En plusieurs mouvements allant crescendo vers le mauvais goût et l'outrance, le nouveau spectacle de Jean-Christophe Meurisse va le démontrer. Héritier trash des Deschiens et de l'esprit Hara-Kiri, cousin potache des auteurs "Panique" dessinant à gros traits ses personnages à la Copi ou à la Topor, on le sent aussi inspiré par la folie cinématographique des frères Farrelly qui ne s'inquiètent jamais de décrire des abrutis pataugeant dans la scatologie et le sang couleur tomate.

Il serait criminel de raconter toutes les étapes de ce dynamitage en règle d'une famille française bien blanche et moyenne. On ne pourra taire le massacre apocalyptique d'une chanson phare de Patrick Bruel ni la naissance à trente ans d'un garçon qui aurait mieux fait d'éviter une maman Médée. Une maman elle aussi issue de la bande à Deschamps-Makaieff, Lorella Cravotta, et qui constitue avec Olivier Saladin, un couple crédible dans l'abattage quotidien comme dans la démesure et l'échappée vers le n'importe quoi post-surréaliste final.

Leurs grands enfants, des "cons" qui sont en couple avec des "plus cons qu'eux", comme dit le père, sont des comédiens à la hauteur de leurs parents  : Charlotte Laemmel, Vincent Lécuyer, Hector Manuel (en alternance avec Cyprien Colombo), Lucrèce Sassella et Alexandre Steiger sont unis avec une rare efficacité pour détruire le beau cadre familial initial.

Si la période horrible qui rôde autour des comédiens et des spectateurs, pour une fois unis par delà le cinquième mur, a besoin d'un exorcisme, celui préparé savamment par Jean-Christophe Meurisse est celui qu'on attendait tous.

Hilarant, méchant, mais aussi truffé de tendresse comme la scène où Olivier Saladin est dans sa baignoire assisté par ses enfants, "Tout le monde ne peut pas être orphelin" est le viatique rêvé contre les maladies nouvelles et anciennes. On y réhabilite un mot qu'on n'avait pas entendu depuis l'inique fermeture des théâtres : jubilatoire.

 

Philippe Person         
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# 17 mars 2024 : le programme de la semaine

De la musique, des spectacles, des livres. Aucune raison de s'ennuyer cette semaine encore. Ajoutons à cela nos chaines Youtube et Twitch et la semaine sera bien remplie.

Du côté de la musique:

"Almost dead" de Chester Remington
"Nairi" de Claude Tchamitchian Trio
"Dragging bodies to the fall" de Junon
"Atmosphérique" de Les Diggers
quelques clips avec Nicolas Jules, Ravage Club, Nouriture, Les Tambours du Bronx, Heeka
"Motan" de Tangomotan
"Sekoya" de Tara
"Rita Graham partie 3, Notoriété", 24eme épisode de notre podcast Le Morceau Caché
et toujours :
"Scars" de Greyborn
"Rooting for love" de Laetitia Sadier
"Quel est ton monde ?" de Olivier Triboulois
"Letter to self" de Sprints
"TRNT best of 1993 2023)" de Tagada Jones
"Beyond the ridge" de Wildation
Quelques clips chez YGGL, Down to the Wire, Malween, Lame, For the Hackers et Madame Robert

Au théâtre

les nouveautés :

"Une vie" au Théâtre Le Guichet Montparnasse
"Le papier peint jaune" au Théâtre de La Reine Blanche

"Lichen" au Théâtre de Belleville
"Cavalières" au Théâtre de la Colline
"Painkiller" au Théâtre de la Colline
"Les bonnes" au théâtre 14
et toujours :
"A qui elle s'abandonne" au Théâtre La Flêche
"Les quatres soeurs March" au Théâtre du Ranelagh
"Mémoire(s)" au Théâtre Le Funambule Montmartre
"N'importe où hors du monde" au Théâtre Le Guichet Montparnasse
"Quand je serai un homme" au Théâtre Essaïon

Du cinéma avec :

"El Bola" de Achero Manas qui ressort en salle

"Blue giant" de Yuzuru Tachikawa
"Alice (1988)" de Jan Svankmajer
et toujours :
 "Universal Theory" de Timm Kroger
"Elaha" de Milena Aboyan

Lecture avec :

"La sainte paix" de André Marois
"Récifs" de Romesh Gunesekera

et toujours :
"L'été d'avant" de Lisa Gardner
"Mirror bay" de Catriona Ward
"Le masque de Dimitrios" de Eric Ambler
"La vie précieuse" de Yrsa Daley-Ward
"Le bureau des prémonitions" de Sam Knight
"Histoire politique de l'antisémitsme en France" Sous la direction d'Alexandre Bande, Pierre-Jerome Biscarat et Rudy Reichstadt
"Disparue à cette adresse" de Linwood Barclay
"Metropolis" de Ben Wilson

Et toute la semaine des émissions en direct et en replay sur notre chaine TWITCH

Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

           
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