Christophe Alévêque, humoriste, comédien, one show man, s'est mis à la chanson ! Et il sort même un album Alévêque en live avec son groupo.
Il y a de quoi avoir les miquettes en songeant aux mémorables nanars des humoristes qui tâtent de la chansonnette. Alors on sort la galette avec circonspection. Et alors ? Alors, ça tient plutôt bien la route.
Avec Sergio Leopardi et Franck Mermillod aux guitares, Marcel Lopo à la basse, Gérard Cartoixa à la batterie, Pascale Dessein et Dominique Luro aux claviers et Maxime Perrin aux cor et accordéon, Christophe Alévêque, qui tâte du chant, du kazoo et du tambourin, a réuni un groupe de potes musiciens qui l'accompagnent dans ses vitupérations chroniques et ses délires musicaux.
Ca démarre fort avec un "Attention" festif à fond les manettes sur les diktats du bonheur et de la vie éternelle pendant que "les singes nous regardent du haut de leurs arbres en pensant qu'ils auraient pu être nous".
Suit "Mon doudou" un peu bossa à la manière de la variété des années Sablon et Salvador pour un hymne à l'enfance ("Rendez moi mon doudou, remettez moi dans la poussette") et "TV boy" sur les ravages de la télévision ("Je me gave de nullité/C'est ça ma liberté").
Le reste est à l'avenant. Christophe Alévêque nous sert une série de pastiches musicaux fort réussis qui servent de support à son franc parler.
Un peu folk pour la complainte de "La vieille", qui ressemblait à Popeye, avec quelques paroles bien senties à l'adresse des politiques ("Tous les moyens sont bons pour gagner la coupole/Si les morpions votaient vous auriez la vérole"), le group se balade du rockabilly ("Y'a ce qu'on dit, y'a ce qu'on pense") au delta blues des cons sensuels("Y'en a marre").
Et Bashung n'est pas loin de "Sacré Robert" ni Johnny de "L'équipe qui gagne" sur les affres du mariage.
La plume décapante et roborative de Christophe Alévêque fait mouche une fois de plus. Ca dépote donc bien en live. Manque plus que l'image ! |