Quel bonheur que de retrouver un nouvel album du quatuor magique que représente Fontaine Wallace avec à sa tête un certain Nicolas Falez (que je connaissais quand celui-ci officiait au sein de Superflu, groupe du milieu des années 90 qui nous a offert trois superbes albums) mais aussi des musiciens qui ont joué avec Luke et Prohibition !
Le projet est le deuxième album de Fontaine Wallace, il arrive trois ans après leur premier album éponyme, déjà un superbe disque chroniqué sur notre site. Nous retrouvons à la basse Cécile Beguery, Fabrice de Battista au clavier et Ludovic Morillon à la batterie. S’y ajoute au trombone Thomas Rocton sur le titre "Les systèmes finissants".
Chercher à sortir ou mettre en avant un titre de cet album parmi les dix que le groupe nous propose est une totale hérésie. Ils sont tous d’une égale beauté et c’est plutôt rare dans un album. Evidemment le premier nous embarque dès les premiers mots, Nicolas Falez nous disant "la faiblesse de mes analyses m’a fait bouffer le noyau et cracher la cerise". Tout un programme donc ou plutôt un projet celui que "tout reste en désordre" comme nous le précise le refrain.
Le disque alterne chansons pop, chansons rock. On plane sur quelques titres mélancoliques quand d’autres rock sont plus rythmés. A chaque fois, des textes ciselés, d’une grande profondeur que l’on prend plaisir à écouter car ils nous racontent par la voix traînante et nonchalante de Nicolas Falez des histoires, des instants de vie sur des thèmes universels comme le deuil, l’amour et les relations humaines.
Que cela soit au détour de "La chanson d’amour cachée" qui nous parle d’os d’un squelette et d’une carcasse en nous détaillant en même temps les stations de métro d’une ligne parisienne ou bien du titre "Les systèmes finissants" (superbe morceau de l’album) ou encore d’une fête pour des amours mortes sur "Tu débarques avec la nuit", à chaque fois on retrouve tout ce qui fait l’élégance de la pop à la française.
Plus rock, des morceaux comme "Point Polka" (morceau dans lequel j’ai l’impression d’entendre du Jean-Louis Murat) et "Dédalus" nous permettent de nous enivrer autour de textes superbes portés par une musique rythmée. La synthèse de ce mélange gracieux entre la pop et le rock prend toute sa dimension sur le dernier titre "Outre les mots" qui débute dans le calme et la sérénité avant de partir dans une superbe envolée électrique.
Reste l’objet, le disque ou encore le vinyle et la superbe pochette réalisée par Emeric Guémas, un contenant illustrant parfaitement un contenu. Tout est sublime dans ce disque, de l’objet à sa musique pour un album qui fait partie de mes coups de cœur de cette année 2021. Le projet est un album à découvrir absolument et ce que nous dit Nicolas Falez dans le premier titre "Ce que j’ai fait de plus beau c’était l’inutile" me semble tout à fait contestable.
De la musique, des spectacles, des livres. Aucune raison de s'ennuyer cette semaine encore. Ajoutons à cela nos chaines Youtube et Twitch et la semaine sera bien remplie.