"Je vis mes rêves en vrai, 
en vrai c'est pas très rigolo, 
ça finit jamais aussi mal, 
tu sais j'ai jamais eu vraiment mal. 
Je vis mes rêves en vrai, 
en vrai c'est pas très rigolo, 
ça finit jamais vraiment mal, 
tu sais j'ai jamais eu aussi mal. 
Je vis mes rêves en vrai"

Mine de rien, entre les groupes Satellite Jockey, Tôle Froide, voire même Neptune Football Club, son projet pluriel KCIDY a dit fait d’improvisations autour du "Jacques a dit" et réalisé avec des musiciens amateurs dans un studio dans la galerie du confort moderne, ses projets en solo, Pauline Le Caignec (KCIDY) façonne un univers tout à fait fascinant. Ce Les gens heureux comme une sorte d’apogée. Une sorte car on espère que la demoiselle ne s’arrêtera pas en si bon chemin.

Pour ceux qui aiment la pop, avec un petit côté rétro (très 70’s), ce disque est un jardin luxuriant auquel nous aimerons rendre souvent visite.

Ce qui frappe d’emblée, dès le premier titre : avec le vent, c’est l’incroyable maîtrise dans l’écriture, et puis cette sorte de confiance de Pauline Le Caignec dans ses mélodies, dans sa musique. Ce qui lui donne une ampleur certaine (et une belle poignée de tubes comme : "Avec le vent", "Souterrains", "Les gens heureux", "Nuit nouvelle", "Couleurs qui pleuvent", "Les Rigolos"...).

Et cela s’entend tout particulièrement dans la façon de composer, mais également (surtout) dans l’esthétique générale, dans les instrumentations (si Pauline Le Caignec chante et joue des claviers et des percussions, on retrouve également Rémi Richarme (basse, guitares), Florian Adrien et François Virot (batterie), Amélie Lambert (flûte traversière) et Mathias Chirpaz (guitares) : dans le travail sur les timbres, les atmosphères, la rondeur du son...

Il y a de la légèreté qui n’empêche aucunement une certaine profondeur dans cette musique. Il y aussi quelque chose de l’ordre de l’enfance, cette douce sensation à la fois joueuse, protectrice et sucrée ("Les rigolos" par exemple). Quelque chose de l’ordre de la nostalgie et de la délicatesse (et parfois de légèreté). Mais il y a une vraie force aussi. Une conviction dans des textes contemporains : la recherche du bonheur, l’amour (avec ou sans), vivre ses rêves, la place des femmes...

Éblouissant.