C’est une double actualité qui a concerné l’original Bertrand Burgalat au mois de juin avec la réédition en vinyle de l’inaugural The Sssound of Mmmusic (excellent album) et la sortie de son nouveau disque, le très original Rêve capital.

Une fois encore, le fondateur du label Tricatel nous étonne, nous émerveille et nous enchante avec ce disque, lui l’adepte du parlé-chanté, le dandy de la musique française. Avec cet album, dans une édition vinyle superbe, l’auteur nous propose ce qu’il manie le mieux, l’audace, les bizarreries sonores, les textes décalés. Cet album, l’artiste nous le présente comme le condensé d’une journée, en adoptant le rythme de ses 24 heures, bercé par ses joies, ses ennuis et ses interrogations.

L’album se compose de 18 morceaux, les quatre derniers sont des remix de Yuksek et une version instrumentale. Il s’ouvre sur le titre "Flash", un morceau dans lequel l’artiste nous dit dès le début "Merci d’avoir choisi ce morceau" et se clôture par "Rêve capital", qui donne son nom à l’album. Entre les deux, quatorze titres pleins de surprises avec un duo sur "Correspondance", un regard amusé et critique sur le culte de l’image avec "L’homme idéal" mais aussi des sonorités à la Ennio Morricone sur "E pericoloso Sporgersi".

Dire que l’on ne s’ennuie pas en écoutant un album de Bertrand Burgalat est un euphémisme. Bertrand Burgalat est l’artiste clivant par nature, on l’adore ou on le déteste, on rentre dans son univers foisonnant ou on y reste définitivement hermétique. Avec cet album, l’artiste retrouve pour moi les sommets côtoyés avec son premier album que j’ai réécouté avec plaisir après avoir acheté Rêve capital.

Pour moi, ce disque est une petite merveille, celui d’un grand musicien qui sait s’entourer de paroliers capables de lui donner des textes en harmonie avec lui, c’est le cas ici de Blandine Rikel, Laurent Chalumeau et Pierre Jouan notamment. Fidèle à lui-même, il nous propose un magnifique voyage en absurdie, en référence au monde qui nous entoure, marqué par le capitalisme. Et moi j’adore !