Comédie dramatique de Sébastien David, mise en scène de Renaud Diligent, avec Josée Drevon (ou Jeanne Dubois), Jean-Frédéric Lemoues, Géraldine Pochon, Rainer Sievert, Yitu Tchang et Julie Teuf.
Après le "Printemps Erable", la grève générale étudiante la plus longue de l'histoire du Canada de février à septembre 2012 en réponse à l'augmentation des droits de scolarité universitaire, un étudiant rentre chez lui dans la banlieue de Montréal et après s'être défenestré, rate son suicide.
Assis dans un fauteuil roulant, les jambes dans le plâtre, il est dans sa chambre et se fige dans un mutisme permanent. Défilent alors pour lui parler toute sa famille : sa mère, son père, sa jeune soeur et sa grand-mère. Ainsi que son ex-petite amie.
Autour d'un podium rectangulaire, les lumières fines de Benjamin Crouigneau diffusent une ambiance angoissante. Les répliques sont savoureuses d'humour parfois noir et sublimé par le son de Christophe Pierron, le suspense demeure haletant.
Les jours se suivent (affichés et sous-titrés) dans une pathétique banalité : le père va refaire sa vie, la soeur veut s'en aller, la mère ne supporte le silence de son fils... Avec la visite régulière des uns et des autres, chacun avec sa façon de parler, ses problématiques et ses obsessions, qu'il écoute mais auquel il ne répond jamais, se dessine le portrait de cette famille moyenne qui semble au bord de l'explosion.
L'intérêt premier de "Dimanche Napalm" réside dans la découverte de la plume acérée de Sébastien David, nouvel auteur québécois qui touche juste, servie par une distribution de grande qualité (Jean-Frédéric Lemoues, Géraldine Pochon, Rainer Sievert, Yitu Tchang, Julie Teuf et Josée Drevon (ou Jeanne Dubois) brillamment mise en scène par Renaud Diligent.
Constat glaçant d'un monde qui se noie, "Dimanche Napalm" par la dijonnaise Compagnie Ces Messieurs sérieux est sans conteste une déflagration. |