Seul en scène écrit par Benoît Colomb et Thibaut Gonzalez, interprété par Thibaut Gonzalez dans une mise en scène de Marie Lelong.
Dans la famille Mourier, ce jour-là tout s'organise autour de la mère souffreteuse et fantasque, car artiste et militante féministe sans doute archétype soixante-huitarde dans sa jeunesse, qui impose à son entourage une - et énième - soirée d'adieu, entendue comme une veillée funèbre de son vivant.
Sur cette intrigue singulière, Benoît Colomb et Thibaut Gonzalez ont conçu "Le Grand départ", une comédie burlesque sur le thème dramatique de la famille avec ses corollaires universels tels la transmission intergénérationnelle et les inévitables tensions, mais dans le registre du "seul en scène" bien qu'en mode conversationnel.
De plus, ils opèrent une hybridation du stand-up par ses bulles d'interactivité et du one-man-show variante galerie de personnages dans une version théâtralisée de l'album de parentèle.
Etce avec le défilé d'une pluralité de protagonistes hauts en couleurs dont le principal est le fils, autocentré et un brin psychorigide mais doté d'un humour pince-sans-rire qui ne fait pas rire tout le monde, en charge de convoquer le ban et l'arrière-ban et d'organiser la collation funéraire.
Sous la direction de Marie Lelong, sans costume ni accessoire pour signifier chaque identité, Thibaut Gonzalez montre une belle palette de jeu pour camper crédiblement, avec une juste pointe satirique, toutes les figures de cet atypique événement relaté avec autant de drôlerie que d'humanité et de tendre affection, parfois bien dissimulée, comme dans nombre de familles.
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