Ils sont trois, Sylvain Dechet, Jimmy Brou et Pierre-Olivier Gustave et ils sortent leur deuxième album Mumbo Jumbo. Clermontois dans le cœur et rockeurs dans l’âme, ils sont très probablement adeptes de grands espaces et de vent dans les voilures, peut-être même de haute voltige.

Mumbo Jumbo est une expression que les britons utilisent pour dire charabia, ils l’adressent aussi aux petits managers fans de vocabulaire alambiqué, ces êtres capables de lancer benchmarking du process on database sans respirer (et en prime, un public hochant discrètement de la tête).

Pour moi, Mumbo Jumbo est une balade dans les flaques, un peu comme si les Rolling Stones portaient des chemises à fleurs ou les Bee Gees avaient enfin passé un coup de peigne dans leurs tignasses. La musique s’ancre dans la terre et flotte dans les airs avec un petit côté garage sur la face et un côté fleuri coloré sur la pile.

Chanté en anglais, l’album combine la fermeté des riffs et la douceur des mélodies, des échos pour les chœurs et des cordes pour les rythmes. Oui c’est blindé de guitares le truc, mais pas overbooké, certaines savent se taire pour écouter les autres et leur répondre, à la manière d’un repas de famille avec les jeunes braillants le nom de leur diplôme dans les ouailles de mémé un peu dure de la feuille.

Des guitares, il y en a, en veux-tu, en voilà. Pour le plaisir des oreilles et l’émerveillement des cœurs en pamoison, il y a celle qui pulse le rythme, celle qui fait la mélodie, celle qui questionne et celle qui répond, la rapide et la tranquille.

L’ensemble est un subtil mélange de pop et de punk, Dragon Rapide me fait penser à ces trolls qui se prennent pour des princesses en faisant des circuits dans la gadoue, entre la délicatesse d’un geste minutieux et le lancer de caillou dans les flaques.

Le tout est psychédélique, à donner envie de porter des lunettes de soleil en forme de cœur pour crâner comme sur la plage, oublier la rubrique météo pour celle des horoscopes, bien plus amusante.