26ème tome de La petite bédéthèque des savoirs, Le roman-photo retrace l’histoire du genre sous forme de BD. Jan Baetens et Clémentine Mélois créent un contenu ludique et coloré, concis et complet, un régal à croquer entre deux pavés littéraires.
Et c’est ce qu’est le roman-photo pour nombre d’entre-nous : à croquer vite fait bien fait entre deux trucs "plus sérieux" parce qu’il faut bien se l’avouer, la vie de Pamela qui aime Roger qui voit bien que Valérie s’ennuyait dans les bras de Nicolas mais que Nicolas celui-là ne le savait pas et que Patrick n’est jamais reparu tandis qu’Isabelle attendait, attendait. Ou un truc dans le genre.
Futile et ringard, on ne peut pas ôter au roman-photo sa qualité de divertissement unique en son genre. Né en Italie après la Seconde Guerre mondiale, sûrement par des envieux de tourner une page pas très folichonne, il compile des codes subtils et reste à jamais kitsch.
Pour les novices et les jeunes, le roman-photo est une histoire sentimentale d’une mièvrerie à couper le souffle, écrite dans des bulles collées sur des photos où des femmes posent en faisant la moue ou des messieurs posent avec un regard exaspéré. Mais c’est tellement divertissant, même pour en rire ou s’imaginer valser avec Eddy Mitchel ou Sheila qui ont posé pour les romans-photos de leur époque.
Et puis la télé (encore elle) a supplanté la littérature, les magazines et tout ce qui ressemble de près ou de loin à la presse papier, faisant chuter les ventes des romans-photos et annonçant l’essor des Feux de l’amour.
Le sujet est croustillant, le format idéal et les assemblages complets. Un bon moment de lecture, la culture en prime. |