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puce Pierre Santini - Françoise Cadol - Steve Bedrossian - Christophe Luthringer
Interview  (Paris)  20 février 2006

Pour cette Soirée Découvertes théâtrales de février, Xavier Jaillard proposait de recevoir les intervenants du prochain spectacle à l'affiche du Théâtre Mouffetard et d'en écouter quelques extraits.

En effet, du 17 mars au 6 mai 2006, le Théâtre Mouffetard programme la pièce "Rodin : Tout le temps que dure le jour" écrite par Françoise Cadol avec Pierre Santini, Françoise Cadol et Steve Bedrossian dans une mise en scène de Christophe Luthringer.

Après quelques mélanges de fiches qui rendent l'atmosphère bon enfant de ces soirées, Xavier Jaillard demande directement à Pierre Santini de résumer sa carrière.

Xavier Jaillard : Allez, présentez-vous !

Pierre Santini : J'ai alterné le théâtre et la télévision pendant une petite trentaine d'années. J'ai eu la chance d'appartenir à cette génération qui a connu les débuts à la télé car j'ai fait ma première télé en 1957 en direct sur une chaîne en noir et blanc pour le Télévision scolaire. Ensuite, j'ai connu toute l'évolution de la télé et j'ai joué dans des téléfilms, des séries et des feuilletons.

Mais je n'ai jamais abandonné le théâtre qui était ma formation de base et qui m'a permis d'appartenir à ce que Jacques Lemarchand du Figaro littéraire appelait "le noyau de transhumance des théâtres populaires". C'est-à-dire une quinzaine d'acteurs, comme Michel Robin, Marc Dudicourt, Pierre Meyrand, Jean Lescot, qui se baladaient de chez Planchon à chez Retoré, etc et nous jouions beaucoup de spectacles, 3 ou 4 par an.

Cela jusqu'en 1973 où j'ai eu envie de monter ma première expérience personnelle avec le Théâtre du Décaèdre que j'ai créé avec 9 autres comédiens dont la première et seule création a été "Rashomon" de Ryûnosuke Akutagawa . Puis en 1983, avec l'arrivée de la gauche au pouvoir et l'allocation de fonds plus importants pour la culture, j'ai créé le Théâtre des boucles de la Marne à Champigny que j'ai gardé pendant 8 ans. J'ai ensuite crée ma propre compagnie pour arriver il y a 2 ans au Théâtre Mouffetard à Paris qui est un théâtre d'arrondissement.

J'ai fait quelques mises en scène mais je suis un acteur qui fait des mises en scène. Mon vrai métier est d'être acteur et j'ai voulu élargir un peu mon champ d'activité.

En mars prochain, vous proposez une création de Françoise Cadol qui est une comédienne qui écrit. Et qui a déjà à son actif deux pièces : "Love and Mister Teste" un hommage à Paul Valéry "Chop suey" hommage au jazz et à la peinture d'Edward Hopper. Sa 3 ème pièce, "Rodin : Tout le temps que dure le jour", traite des relations de Rodin et Reiner-Maria Rielke avec une femme entre les deux. Vous serez Rodin et vous avez confié la mise en scène à Christophe Luthringer.

Pierre Santini : Oui. Françoise Cadol m'a fait un plaisir rare en me parlant du rôle avant de l'écrire. Elle avait eu une commande de la ville de la Meudon, ce qui est assez inhabituel pour être souligné, et m'a apporté quelques pages qu'elle venait d'écrire en me proposant le rôle de Rodin.

Ces pages étaient suffisamment réussies pour que je donne mon accord. Et puis, le personnage de Rodin est intéressant car on parle souvent de son art et de ses relations avec Camille Claudel mais peu de ses relations un peu difficiles avec le poète allemand Rainer-Maria Rilke qui fût son secrétaire pendant plusieurs mois,et dont le catalyseur est une femme, un personnage inventé par Françoise Cadol.

Dès lors que la programmation au Théâtre Mouffetard a été décidée, il a fallu trouver un metteur en scène et il m'a semblé que Christophe Luthringer avait le talent pour remplir ce rôle.

Xavier Jaillard : Comment avez-vous travaillé?

Christophe Luthringer : En fait, je ne suis pas un éminent metteur en scène car je n'ai qu'une dizaine de mises en scène. Je suis arrivé à un moment où j'avais envie de me mettre en danger et de vivre le présent des choses. Je n'ai donc pas trop travaillé en amont.

Nous avons travaillé ensemble, Françoise Cadol et moi, en se posant sur le texte ce qui m'a permis de rentrer dans l'univers de personnages. Car il ne s'agit pas vraiment d'une fresque historique puisqu'il y a une théâtralisation de personnages.

J'avais besoin de prendre du temps alors que les contraintes économiques notamment imposent d'aller vite. Au cours de cette expérience, je me suis rendu compte que je voulais concevoir cette mise en scène un peu comme une sculpture avec des esquisses successives. Je suis donc passé par la forme. Nous avons donc traversé les différentes scènes de cette manière. Plus on file plus on se pose des questions sur les personnages. C'est un peu du tricot à l'envers. En tout cas il y a un vrai danger. Et puis je n'avais jamais travaillé avec Pierre Santini ce qui est un peu impressionnant, son CV de 12 pages face au mien qui tient sur une.

Ce que j'ai envie de dire aujourd'hui, c'est outre mes peurs, le trac et me dépasser, le bonheur d'aborder ce travail, d'être ici et maintenant. Ce que je veux dans ma mise en scène c'est d'obéir à une intelligence plus immédiate, une intelligence du cœur et de rentrer dans notre humanité, dans celle de Rodin et de Rilke. Rilke, qui n'arrive pas à écrire, cherche une aide chez Rodin qui ne peut lui apporter car c'est un terrien qui vit dans la matière.

Ce qui agace Rodin et cette recherche agace Rilke également parce que cela l'éloigne de lui-même. Et puis s'ajoutent les problèmes de territoire avec cette femme qui est entre eux. C'est aussi réveiller cette humanité qui existe entre nous dans les moments partagés au cours du travail. Je souhaite qu'on la retrouve sur le plateau.

Xavier Jaillard : Avant d'écouter quelques extraits de la pièce, je voudrais que Pierre Santini, qui était le président des Molière pour 2006, de nous dire quelques mots sur sa démission.

Pierre Santini : L'an dernier a connu un grand renouvellement des Molière et un nouveau conseil d'administration dont je faisais partie m'a élu président en 2004 de l'association professionnelle et artistique du théâtre qui organise depuis 20 ans les Molière.

L'année dernière avec notamment France 2 nous avions monté les Molière qui ont été intéressants à plusieurs titres du fait de l'élargissement du collège de votants qui est passé de 1 500 à 6 000 et qui a englobé toutes les catégories de métiers. Mais en fait il y a eu de nombreuses abstentions avec seulement 1 000 personnes qui ont voté aux deux tours. La vérité est que peu de gens avaient vus les 732 spectacles inscrits au catalogue.

Par ailleurs, la soirée qui a eu lieu n'est pas celle qu'avait préparée Serge Moati pour des raisons d'interventions trop longues et un peu tapageuses de France 2 pendant le direct qui ont empêché la diffusion d'extraits de pièces. Il ne restait plus que la complaisance, l'ironie ou les sarcasmes de certains remettants ou des personnes sur scène. Donc la soirée n'a pas été celle attendue. Et puis à l'arrivée, alors que je peux vous assurer qu'il n'y a aucun trucage puisque l'huissier qui surveille les votes n'en informe même pas le président, nous avons été très surpris de voir le décalage entre le nombre des Molière attribués aux spectacles publics (13) et celui attribués aux spectacles privés (4). Bien évidemment, le théâtre privé parisien a vu rouge.

Est née une petite fronde du théâtre privé face à la fronde permanente du théâtre public qui ne se reconnaît pas tout à fait dans les Molière pensant qu'il s'agit d'une opération parisienne alors que le théâtre public est surtout en province. Nous avons donc entamé une réflexion en profondeur qui a conduit à dire aux 6 500 qu'ils ne voteraient que s'ils étaient volontaires pour ce faire aux 2 tours. Cette solution n'a pas plu aux 2 syndicats d'employeurs public-privé et il y a eu une remise en question du vote.

Au final, les votants constituaient une académie de 1 000 personnes choisies parmi celles qui avaient le plus gagné en cachets ou droits d'auteur. C'était une solution élitiste qui n'était pas satisfaisante d'autant qu'on écartait également certaines catégories de personnes comme les attachés de presse, les journalistes ce qui a donné un article sanglant d'Armelle Héliot dans le Figaro. Tout le monde a frémi. Ensuite une nouvelle proposition a surgi.

Au bout d'un moment, je ne pouvais plus être le porte-parole de positions que je réprouve. J'ai donc démissionné mais je reste membre du conseil d'administration et à me battre pour que les Molière se déroulent normalement en 2006. L'émission de télévision a été confiée aux producteurs des Victoires de la Musique donc je pense qu'elle sera réussie car elle sera rythmée et surtout ponctuée d'extraits des cérémonies antérieures puisque c'est le 20 ème anniversaire des Molière. Pour les votes 2006, nous verrons les résultats.

Et je pense que les Molière perdureront encore longtemps.

 

Crédits photos :David (plus de photos sur la galerie de Froggy's)


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