Catherine Meurisse
(Editions Dargaud) octobre 2021
La jeune femme et la mer, un titre qui évoquerait un conte ancestral.
Catherine Meurisse, dessinatrice connue notamment pour sa carrière au sein de l’équipe de Charlie Hebdo et sa bande dessinée La Légèreté (Dargaud, 2016), publie en octobre 2021 une nouvelle bande dessinée qui prend place dans la campagne japonaise.
Nourrie par ses propres voyages au Japon et inspirée en partie par le roman Oreiller d’Herbes de Natsume Soseki, Catherine Meurisse signe un ouvrage à mi-chemin entre le conte philosophique et le récit initiatique dans lequel se tisse en toile de fond une réflexion sur le rapport de l’homme à la nature tout en conservant la pointe d’humour qui la caractérise.
Au début du récit, c’est une Catherine enthousiaste et curieuse qui découvre sa résidence d’artiste avec l’ambition, manifestement bien plus complexe qu’il n’y paraît, de dessiner la nature de ce pays si différent du sien. Très vite, comme Alice suit le lapin blanc, la dessinatrice tombe nez à nez avec un tanuki, animal légendaire du folklore japonais, qui la bouscule et la questionne. Entourée d’un peintre qui cherche désespérément à peindre une femme, d’une grand-mère qui n’entend plus très bien, de ce tanuki qui apparaît et disparaît quand bon lui semble et d’une jeune femme, qui paraît presque surnaturelle, nommée Nami, le personnage de Catherine Meurisse entreprend d’explorer cette nature qui la fascine et tente de comprendre le mieux possible les subtilités de la culture japonaise.
La jeune femme et la mer est une bande dessinée passionnante et déroutante tant pour son propos que pour son graphisme dans lesquels tout est affaire de contrastes, qu’il s’agisse de celui entre la culture occidentale et la culture nippone où modernité et tradition, nature et béton se côtoient et s’opposent sans cesse, mais aussi dans la manière dont l’autrice représente son personnage et celle dont elle dépeint son environnement.
Catherine Meurisse offre à travers La jeune femme et la mer un récit incroyablement poétique mais aussi drôle et étonnant durant la lecture duquel il suffit de reculer la tête de quelques centimètres et de regarder les planches dans leur ensemble pour se rendre compte qu’elle a finalement atteint son but puisque, dès les premières pages, elle réussit à peindre la nature et les paysages qui l’entourent à merveille en mélangeant son trait aux inspirations des estampes traditionnelles.
Une quête créative et créatrice mais aussi philosophique frôlant par instants le voyage psychédélique, une lecture magnifique.
Elie
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