"Dans une auberge villageoise, un banquet de mariage a lieu avec musique, danses et libations. Méphistophélès, passant par là avec Faust, pousse celui-ci à participer à la fête. Le diable saisit un violon des mains d’un musicien endormi et en tire une étrange mélodie séduisante et envoûtante. Amoureux, Faust tourbillonne dans la salle aux bras d’une belle villageoise. Dans une danse effrénée, ils s’abandonnent l’un et l’autre et valsent jusque dans la forêt. Le son du violon devient de plus en plus ténu, un rossignol entonnant une chanson emplie d’amour." Faust, Nikolaus Lenau
"Le virtuose ne sert pas la musique, il s'en sert" Jean Cocteau. Comme disait le poète, le risque avec la virtuosité, c’est qu’elle ne soit qu’une sorte de coquille vide, dénuée de sens, de musicalité et d’émotions. Nous en connaissons beaucoup des musiciens qui enchaînent les notes, les accords, les traits, les passages relevant d'une énorme difficulté d'exécution avec une incroyable dextérité mais dont le résultat finalement est d’une grande froideur.
Ici, et c’est la marque des grands musiciens, elle est au service de la musique. Et s’il y a virtuosité dans le jeu du pianiste Tristan Pfaff, il y a surtout un sens de l’exaltation. Au programme de ce disque donc : La danse du sabre de Khatchaturian dans un arrangement de Cziffra, l’Étude transcendante "Lezghinka" de Liapounov, la Mephisto Waltz de Liszt, Casse-Noisette, Andante maestoso de Tchaïkovski, la Polka Italienne de Rachmaninov avec un arrangement de Gryaznov, la Paraphrase de concert sur la mort de Thaïs de Jules Massenet avec transcription de Camille Saint-Saëns, la Danse macabre de Saint-Saëns, dans la transcription de Franz Liszt revue par Vladimir Horowitz, la Valse russe de Matitia...
Un programme éclectique, qui évite, et c’est déjà plutôt un bon point, d’amonceler les œuvres de bravoure comme on enfile les perles, qui commence donc pied au plancher avec la Danse du sabre jusqu’à la célèbre Mephisto Waltz de Liszt, œuvre diabolique, surtout pour les pianistes. Comme dans le reste du disque, Tristan Pfaff n’y tombe pas dans le piège de jouer up tempo pour épater la galerie mais sait garder le côté sarcastique et sautillant. Plus musical que tapageur ! |