C’est déjà mon quatrième ouvrage de Robert Goddard que je chronique et je dois avouer que c’est toujours un plaisir de retrouver cet auteur britannique qui nous propose souvent des ouvrages autour de la bourgeoisie anglaise.
Autant je n’ai pas toujours été conquis par les couvertures de ses ouvrages, souvent trop classiques et vieillottes à mon goût, autant je dois avouer être emballé par les histoires qu’il nous raconte, par sa façon de créer des jeux de pistes dans ses écrits et des rebondissements. L’énigme des Foster est pour moi un bon cru parmi les ouvrages lus de cet auteur, l’un de mes préférés.
Le lecteur se retrouve propulsé en 1968, à Saint Austell, une petite ville côtière des Cornouailles. Jonathan Kellaway est engagé pour un job d’été chez Walter Wren & Co. Il y fait la connaissance des deux petits-enfants du fondateur de la société, Oliver et Vivien Foster. Très vite, une complicité se crée entre les trois jeunes gens et Jonathan se retrouve vite considéré comme un membre de la famille.
Quatre décennies plus tard, en 2010, après une longue carrière dans l’entreprise familiale des Foster, Jonathan se voit confier la mission de retrouver des dossiers mystérieusement disparus des archives. Secrets de famille, trahisons, morts suspectes, son enquête va vite déranger de puissants intérêts.
Résolu à faire toute la lumière sur cette histoire, Jonathan se retrouve bientôt à devoir affronter son propre passé et tous les non-dits qui ont jalonné son existence. Et c’est sans doute là que réside, pour lui, le plus grand des périls.
Robert Goddard est un immense manipulateur, son dernier ouvrage en est une preuve indéniable même si celui-ci n’en est pas son coup d’essai sur moi, ses précédents ouvrages le faisaient déjà. Sauf qu’avec cet ouvrage, j’ai vraiment eu l’impression que l’on était un cran au-dessus dans ce domaine.
Il est aussi un formidable conteur de familles possédant de lourds secrets inavouables, ce qui va être le cas lorsque le personnage principal va se voir confier la mission de produire une biographie sur l’entreprise dans laquelle il travaille. La maîtrise du temps est aussi parfaite dans l’ouvrage puisque le livre nous fit suivre la vie de Jonathan depuis 1968.
Et puis il y a le style, l’écriture de l’auteur, superbe comme toujours, plaisante à lire, notamment pour ceux comme moi qui lisent surtout des romans. Elle permet de voiler un suspense maîtrisé tout en dévoilant secrets de famille et sentiments. Le lecteur se retrouve plongé avec habilité dans les souvenirs du personnage principal avec nostalgie et émotions.
L’auteur parvient à nous tenir en haleine tout au long du livre, au gré d’un maintien d’une intensité remarquable, perturbé parfois par la présence de nombreux personnages avec lesquels on s’accommode néanmoins pour qu’ils ne complexifient pas trop la lecture et l’intrigue.
Alors voilà, avec un dénouement à la hauteur du reste de l’ouvrage, il n’aura pas été compliqué d’être conquis par ce nouvel ouvrage de Robert Goddard qui au final nous prouve qu’il est parfois judicieux que certains secrets restent à jamais enfouis. |