"The trees are turning green, And this springtime is lethargy, Is kinda forcing you to see flowers in the weed"

Courtney Barnett est toujours parvenue à créer une sorte de lien intime avec l’auditeur. Ce serait un peu comme la bonne copine qui viendrait chanter ses joies, ses peines, ses interrogations (souvent sur un ton légèrement ironique ou sarcastique) dans notre salon. On la laisserait chanter en partageant des bières ou un thé, en s’enthousiasmant souvent, en pardonnant beaucoup aussi. Parce que ce n’est pas qu’une question de voix et de style (très rock indé 90’s en gros), c’est également une question d’authenticité et d’intégrité. Et donc on pardonne facilement (trop forcément) aux gens que l’on aime. Ce sera le cas dans ce disque un peu mi-figue mi-raisin.

Épuisée par une longue tournée faisant suite à l’excellent et précédent Tell Me How You Really Feel et puis recentrée sur elle-même, en tout cas décidée à prendre son temps, s’inscrire dans le réel, et voir la vie du bon côté depuis la crise du covid, Courtney Barnett revient avec un disque "épuré ou dépouillé", puisque surtout accompagnée par Stella Mozgawa (boîtes à rythmes, parfois à la batterie) se concentrant sur les petits instants de la vie courante.

C’est charmant, plutôt bien écrit, mais comme souvent avec des chansons qui tiennent sur pas grand-chose (pas sur rien, nuances), il suffit de peu pour que cela ne fonctionne plus : quelques facilités, l’impression d’entendre souvent la même chose, une indolence... Bref, il y a de beaux moments ("Rae Street", "Before you gotta go", "If i don’t hear from you tonight", "Here’s the thing") mais la sauce ne prend pas toujours.

Alors à sa question Tell Me How You Really Feel ? Comme nous sommes polis, et que mine de rien nous l’aimons beaucoup, nous dirons que c’est pas mal du tout mais nous cacherons un petit bâillement.