Seul en scène humoristique écrit et interprété par Frédérick Sigrist.
Après ses opus à succès dont notamment "2012, Manuel de survie dans l'isoloir" et "Tout le monde croit que je suis un mec bien", Frédérick Sigrist présente un nouveau spectacle intitulé "Super Heros" dans lequel il continue à creuser son propre sillon du seul en scène humoristique.
En effet, il procède par hybridation de la comédie, de l'humour et de la chronique à chaud de l'actualité politique et, pour ce faire en l'espèce, des bandes dessinées et du cinéma, a choisi, pour focale la figure du super heros tant old school, des comics étasuniens des années 1930 aux icônes seventies de la Pop culture, que ceux de la culture Geek avec les blockbusters cinématographiques et vidéotiques contemporains.
Si sur l'affiche il est croqué par l'illustrateur Antoine Deman déchirant sa chemise tel Hulk pour dévoiler son costume de Superman, et, en cartouche, avec le visage grimé en clown Joker, il ne porte aucun déguisement sur scène. Point de subterfuge ou de grimage pour soutenir, et en interactivité avec le public, son propos selon un format stand up dont il annonce ainsi l'argument : "Et s’il était plus facile de décrypter l’actualité en lisant Superman qu’en regardant le journal de 20h ?" ou comment décoder le réel à l'aune de la fiction.
Surtout s'agissant de sujets qui peuvent fâcher, souvent placés, selon un expression actuellement incontournable dans les médias, "sous un plafond de verre" avec édulcoration, langue de bois, pratique du déni ou de l'inversion voire de l'instrumentalisation du réel à des fins idéologiques.
Dans sa causerie à bâton rompus scandées de divertissantes historiettes ciblées, d'inserts personnels à la manière copperfieldienne du héros de son propre récit et de focus quasi didactiques, Frédérick Sigrist brasse de nombreux thèmes sociaux-politiques et sujets d'actualité, de la pandémie au néo-féminisme, qu'il développe de manière subjective et néanmoins pertinente.
Avec le sens de la formule en uppercut, de la punchline façon double effet kiss cool et de la satire avec la caricature de politiciens devenus leur propre caricature, l'exercice réussit le combo gagnant de l'impertinence et de l'exutoire salutaire par le rire.
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