Cet album est alimenté d’une colère, celle de la perte d’un compagnon de route, d’un ami, en l'occurrence celle de Piero Pépin, trompettiste de Boucan.
Boucan qui rentre dans une telle colère, qu’elle en est gigantesque : mammouth même.
Mathias Imbert à la contrebasse et Brunoï Zarn guitariste et joueur de banjo décident de continuer. Brunoï abandonne sa guitare pour un bidon : une guitare 4 cordes qui, dit-il, se désaccorde au gré des émotions.
L’album alterne coup de poings : "Contact", "Oh ma Lo’" (et son Scopitone du talentueux David Vallet qui met le feu) mais aussi des titres plus mélancoliques, sans tomber dans le pathos comme "Tout ce qui ne vaut rien"… Et je ne te parle que des 3 premiers titres, pour un album qui en contient 13, certains dépassant allègrement et pour notre plus grand bonheur les 5 minutes ! Comme l'hypnotique et chamanique C’est un ordre.
Mais la longueur est-elle synonyme de qualité ? Dans ce cas précis, tout est bon ! C’est une folk rock, qui flirte avec le reggae parfois et le punk aussi et on s’en réjouit, on se laisse prendre par cet univers.
Boucan c’est aussi des invités de choix : Nathanaël Renoux qui vient faire sonner sa trompette, Mathieu Werchowski au violon et qui réalise un collage pour en faire la pochette de l’album qui de l’aveu même du groupe est en adéquation avec ce collage musical qu’est Colère Mammouth, et dans les deux cas un collage minutieux et sublime mais qui ne laisse aucun doute quand à l’état d’esprit de Boucan !
La chanteuse Jur vient faire résonner sa voix sur le titre "Prison". Je pourrais aussi citer La Mossa, Le Tigre des Platanes, Laurent Paris ou Sébastien Cirotteau.
Les titres sont mixés par Oz Fritz, compère de Tom Waits, en Californie.
Tu l’as compris cet album est superbe, je l’ai dit, est plein de colère, je l’ai dit, plein de mélancolie aussi, je l’ai aussi dit. Il ne te reste plus qu’à aller l’acheter et prendre, à tout tour, une claque, mais musicale, qui te fera du bien ! Car comme le dit Boucan : que la mort nous fiche la paix !
# 14 avril 2024 : En avril, de la culture tu suivras le fil
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