Comédie dramatique de Sophie Cottin, mise en scène de Raphaëlle Cambray, avec Anne Canovas et Kim Schwarck.
Quoi de plus convivial que d'offrir un bouquet de bienvenue à une nouvelle voisine de palier ? Ainsi commence "L'odeur des azalées m’a subitement fait suffoquer" l'opus à deux voix de Sophie Cottin.
Mais ce rituel de bon voisinage se heurte à la réticence de la taciturne destinataire, une femme mature prénommée Hélène, chez qui le singulier cadeau entraîne une réaction allergique, nonobstant la faible fragrance de la fleur choisie.
Persévérante et intrusive, la bien nommée Félicité persiste, insiste, s'impose et parvient à ses fins. Mais quelles sont-elles ? Quête d'amitié, de l'oreille bienveillante d'une mère de substitution, d'une simple curiosité ? Et pourquoi cette résistance douloureuse d'Hélène ?
Sophie Cottin a construit une partition impressionniste à l'inattendu dénouement sur la vie et la sororité sur le thème de la résilience avec une intrigue quasi policière, dont la primeur doit être laissée au spectateur, que Raphaëlle Cambray met en scène avec délicatesse tout en ménageant le suspense inhérent à ce huis-clos ressortant au jeu du chat et de la souris.
Elle mise judicieusement sur l'opposition des caractères, une inquisitrice déterminée et une traumatisée qui a largué les amarres et le jeu sensible des comédiennes, respectivement dans le rôle de la blonde extravertie et de la brune ténébreuse, Anne Canovas et Kim Schwarck qui, au diapason, dispensent une belle humanité incarnée. |