Comédie de Cyril Gely et Eric Rouquette, mise en scène de Tristan Petitgirard, avec Xavier Lemaire, Guillaume Sentou et Samuel Charle. 24 Février 1848. Dans le domaine d’Alexandre Dumas à Port-Marly en région parisienne, Auguste Maquet, son secrétaire (et co-auteur) achève de rédiger les nombreux feuillets sur lesquels il a travaillé des heures durant pour le compte du grand écrivain à succès, quand celui-ci réapparaît.
Dumas doit impérativement être productif et fournir des chapitres à ses éditeurs pour financer les travaux du château qu’il a fait bâtir sur son domaine. Pour cela, il a besoin que Maquet augmente la cadence.
Survient alors une nouvelle d’importance : Louis-Philippe vient d’abdiquer et la contestation gronde dans la capitale.Dumas écrit aussitôt un message destiné à être lu à l’assemblée en faveur de la Duchesse d’Orléans à qui a été confié la régence (et par qui il espère être nommé ministre).
Mais Maquet, qui ne veut pas être associé à cette prise de position, exprime son désaccord. C’est le début d’une joute oratoire entre les deux hommes, dans laquelle on s’apercevra que celui des deux qui tire les ficelles n’est pas forcément celui qu’on croit…
Cyril Gély et Eric Rouquette ont écrit en 2003 un texte brillant, magnifiquement documenté à la mécanique imparable, qui raconte en une nuit la "collaboration artistique" unissant Alexandre Dumas et Auguste Maquet. Le second ayant relancé le premier alors que sa carrière d'auteur dramatique battait de l'aile et qui sera l'auteur des ses grands romans.
Réflexion sur la création littéraire et le droit d'auteur autant que confrontation de deux caractères, "Signé Dumas" offre un vrai bon moment de théâtre aux nombreux morceaux de bravoure.
De nouveau mise en scène avec virtuosité par Tristan Petitgirard qui l'avait présentée en 2018, la partition est toujours portée par Xavier Lemaire qui compose un Alexandre Dumas exubérant à souhaits dont il a encore enrichi l'interprétation.
Guillaume Sentou campele personnage d'Auguste Maquet à laquelle il donne beaucoup d'humanité. Son apparence maladroite et réservée se métamorphose peu à peu dans la seconde partie avant l'épilogue final. Beau travail. Tous deux sont adjoints de Samuel Charle pour les seconds rôles, qui les incarne avec fraîcheur et naturel.
Une machine bien huilée pour un spectacle passionnant à déguster. |