Une fumée blanche s’est élevée en ce début mars signalant l’élection d’un nouveau pape : Papa Emeritus IV. Rassurez-vous, vous n’avez rien loupé de l’actualité. C’est en Suède que cela se passe, et plutôt rayon rock FM / glam / hair metal.

Des histoires de pandémie (la peste), de chutes d’empires... entre Ghost et l’actualité, c’est une grande histoire d’amour. Avec le bon goût, c’est autre chose.

Impera parle donc de déclins des empires, de décadence et de désagrégation, de prétention à l’universalité, où nous pourrions voir "Les empires s’élever et tomber, les messies auto-proclamés surfer sur leur force financière et spirituelle, les prophéties se réalisent alors que les cieux s’emplissent de corps célestes, aussi bien divins qu’artificiels". Un disque qui percute l’actualité, mais plus particulièrement cette tentation du "retour de l’empire" sensible en Chine, en Turquie, et donc en Russie avec cette nostalgie des temps révolus et le déclin de l’Europe.

Comme avec beaucoup de groupes grimés, la musique peut pâtir du décorum. Ici, si vous ne connaissez pas, c’est une version outrancière d’un pape "gothique" avec toute une imagerie satanique souvent assez kitsch où Tobias Forge son créateur, toujours accompagné des Nameless Ghouls, tente tant bien que mal de donner vie et un intérêt à une énième version de son personnage de Papa Emeritus (il faut être fan pour arriver à suivre...).

Avec ce nouvel album, Ghost a (re)musclé son jeu, plus dense, plus heavy (de grosses influences entre Def Leppard, Kiss, Whitesnake ou Quiet Riot) moins commercial aussi que Prequelle sorti en 2018 (encore que...). Attention, cela reste quand même très soft, et plutôt maîtrisé pour les amateurs du genre.

En fait, Ghost est à l’image de Rammstein, un peu grotesque, pas (plus) très intéressant musicalement, un truc qui sait être efficace tout en recyclant une esthétique pour remplir les stades, à connaître histoire de...