Pour moi, et ce jusqu’à aujourd’hui, les polars écossais se limitaient à ceux de Chris Brookmyre, qui va bientôt sortir un ouvrage que je suis en train de lire, dont je vais vous parler bientôt. Avec Manfred Kahn, me voilà donc en pleine découverte d’un autre auteur écossais qui partage sa vie avec la France et nous propose son premier roman noir, un huis clos envoûtant où se mêlent violence, lyrisme et émotion.
S’appuyant sur une couverture qui je trouve donne terriblement envie de se plonger dans le livre, se dévoile pour le lecteur un premier ouvrage très réussi, un véritable plaisir de lecture et une belle découverte. Encore une fois, les éditions Rivages ont eu le nez creux en éditant cet auteur qui devrait, il le mérite, rencontrer un beau succès avec cet ouvrage tout en enrichissant la collection noir de chez Rivages, une très belle collection.
Depuis deux ans, Victor vit reclus dans un hameau isolé accroché au flanc de la montagne. Un soir, alors qu’il revient d’un court séjour dans une ville voisine, il retrouve son chien baignant dans une mare de sang sur le sol de sa cuisine. Il sait qu’il s’agit d’un message. Un message que lui adresse Charles, le mari de Josépha, l’homme qui règne sur la vallée, un chasseur qui n’hésite jamais à égorger le gibier blessé. Victor et Josépha ont transgressé les règles.
Mais Victor n’a que faire des règles, elles sont mortes avec lui, une première fois, dans une existence précédente. Josépha, elle, est pleine de vie, de désir mêlé à la peur. Entre la vie et la mort, ces trois êtres liés par le destin vont devoir choisir.
C’est donc un roman noir très réussi que nous propose cet auteur écossais qui brasse dans son ouvrage plusieurs sujets forts comme les attentats de Paris et les conséquences sur les victimes mais aussi le problème des femmes battues.
Le roman s’appuie sur des personnages forts, notamment celui de Charles, antipathique au possible qui pense que tout lui appartient, même sa femme et qui, en bon chasseur qu’il est, tue par plaisir. Celui de Josepha l’est tout autant, l’auteur s’appliquant à nous la présenter comme une personne assez étrange, que l’on a du mal à appréhender. Et que dire de Victor, cet homme brisé par les attentats de Paris qui tente de se reconstruire loin de la ville dans ce petit village ?
Le roman nous plonge au cœur da la violence, apaisée par la poésie de l’écriture de l’auteur qui manie la langue à merveille, pour que se dégage de cet ouvrage une ambiance noir digne des bons polars à l’ancienne.
Le vestibule des lâches est pour moi une très belle surprise, un ouvrage dont je n’attendais rien au départ qui s’est avéré au final être un de mes coups de cœur de ce début d’année. |