Monologue dramatique écrit et interprété par Alexandra Seringe.
A plus d'un titre, "La femme qui marche", l'intitulé de la partition monologale de la comédienne et metteuse en scène Alexandra Seringe entre en résonance avec celui d'une oeuvre majeure et notoire du sculpteur Alberto Giacometti.
Celui de "L'homme qui marche" d'inspiration égyptienne dont au demeurant la première mouture était déclinée au féminin, considérée comme la représentation de l'essence de l'humanité.
Et la femme d'Alexandra Seringe est une funambule qui marche sur un fil tendu entre les pyramides, qui constitue la ligne de crête d'une possible résilience au regard d'un passé douloureux pour un périlleux exercice d'exorcisme, de résilience, acquise ou peut-être en devenir, et de dépassement de soi.
Sur le plateau un rai bleu devant une femme vêtue d'une robe évoquant la tunique au plissé antique symbolise l'épreuve et le défi qui s'impose à elle soliloquant sur sa solitude, son immobilisme, son découragement et simultanément l'élan vital pour exister et vivre, avancer, un marcher et tomber impliquant un effort sisyphien.
Le texte navigue au gré d'un flux de pensée incluant narration mnésique et ressenti contemporain et le personnage incarné et investi, alternant entre enthousiasme, colère et découragement, le texte intime et poétique sont dispensés en plaçant la parole, véhicule de l'écrit, avec la praxis de l'acteur organique et le registre de la dramaturgie du corps.
Ce qui nécessitent une grande technique de jeu, ce dont dispose Alexandra Seringe pour ce sagace opus. |