Diptyque dramatique d'après des monologues éponymes d'Andrew Payne interprété par Robert Plagnol dans une mise en scène de Patrick Kerbrat.
Après le diptyque "Synopsis-Squash", le comédien Robert Plagnol et le metteur en scène Patrick Kerbrat se retrouvent pour une nouvelle aventure autour du répertoire d'Andrew Payne et selon la même formule des opus en miroir avec une similitude de thématique, celle de la rencontre révélatrice et de la trahison, mais différente par la forme dramatique, s'agissant en l'espèce de textes monologaux.
Analogie thématique que le dramaturge britannique décline dans l'ordinarité, tant celle des personnages que de la situation, et une plume burlesque trempée dans l'encre de l'humour noir héritée de ses aînés compatriotes Harold Pinter et Alan Bennett.
Deux figures dont les points communs tiennent à un déficit de reconnaissance et au caractère janusien tenant à une certaine fragilité et une violence certaine, et que, dans son analyse, Patrick Kerbrat qualifie de "Jean-qui-rit" et "Jean-qui-pleure" passant aux aveux.
Ainsi, en adresse au public avec des inserts interactifs, les protagonistes narrateurs de leur vie le prennent à témoin pour obtenir son assentiment.
"Une si jolie robe" commence par un souvenir, celui de l'achat d'une robe d'anniversaire qui ne sera jamais portée, un fil qui dévide la pelote de la vie de Mike, un quadragénaire cadre moyen de la middle class, dont la vie personnelle se délite et qui va céder aux sirènes d'un promoteur immobilier véreux.
Dans "La femme de ma vie", Franck, "cockney" qui a des goûts d'esthète et une posture de dandy et porteur des stigmates de son origine plébéienne, veut sortir de sa condition d'employé dans une agence proposant des services de type conciergerie d'hôtel pour nantis, et enquille les embrouilles dont, seule une femme semble pouvoir l'extirper.
A l'interprétation, Robert Pagnol, également signataire de la traduction et de l'adaptation, s'empare avec délectation des partitions pour restituer tant la truculence que le pathétique de ces petites tranches de vie. |