Originaire de San Diego, Louis XIV sort son premier album The best little secrets are kept. Un album de rock craneur, chaud et débraillé.
Rencontre avec Brian Karscig et Jason Hill avant leur concert au Point Ephémère. Comment vous est venu l'idée d'appeler le groupe Louis XIV ?
Brian Karscig : C'était à vrai dire une chanson que nous avions enregistrée dans l'appartement d'un ami. C'était la première chanson du groupe, Mark, Jason et moi étions là. La chanson commençait par un riff de guitare et je me trouvais à la batterie. Jason était à la guitare à ce moment là et nous n'avions pas de paroles, rien du tout. Nous trouvions le riff vraiment sympa et nous nous demandions comment nous allions l'appeler.
Jason Hill : Nous étions dans un sous-sol parisien chez Jeff Gardner et nous étions tout excités.
Brian Karscig : On se demandait quel nom lui donner. On la ressentait comme une chanson puissante, royale. Puis est venu le nom de Louis XIV, c'était une blague ! Ce n'était pas sérieux mais ça avait l'air de vraiment coller.
Jason Hill : C'était vraiment approprié.
Brian Karscig : C'était supposé être une blague.
Jason Hill : Le riff intégré au rythme, Brian à la batterie, moi à la guitare. Il semblerait que ce qui était en train de se produire était plus grand que tout ce qu'on avait pu faire. Cette chanson…. Cette chanson…. Ce n'en était que la moitié d'une…Il n'y avait aucune paroles.Cela semblait irréel, plus profond encore que la vie : c'est dur à expliquer mais cela semblait à la fois puissant et égotiste. Cette chanson avait une telle force qu'elle croyait en elle-même. Elle nous a en quelque sorte donné un élan qui nous a dicté ce qui devait venir par la suite. Ce riff nous a donné pouvoir et confiance.
Brian Karscig : Ce n'était qu'un nom. Ce n'était pas comme si nous savions tous ces faits sur le roi Louis XIV.
(rires…)
Jason Hill : On ne savait rien.
Brian Karscig : En fait, j'en apprends plus sur Louis XIV depuis qu'on a choisi ce nom pour le groupe. (rires…)Je ne savais carrément rien du tout à propos de ce roi.
Jason Hill : Les gens de la presse nous posent souvent des questions et ils nous apprennent des choses dont on n'avait pas l'ombre d'une idée. C'est comme Led Zeppelin, ce n'est pas vraiment le zeppelin dans le ciel qui importait mais plus le groupe de rock. Il en est de même pour nous. Nous avons choisi ce nom parce que c'était la première chanson du groupe et nous étions ici en France.
"Pledge of allegiance" parle des meilleurs secrets. En avez-vous beaucoup pendant les tournées ?
Jason Hill : En réalité, j'en ai vraiment beaucoup, oui. Je préfère garder ma vie secrète. Je pense que c'est nécessaire afin d'entretenir les relations que j'ai. Les filles et tout le reste…Les filles se doutent de ce que de ce que tu fais en tournée mais elles ne préfèrent pas savoir. Ma copine, je ne lui en parle pas car elle préfère ne rien entendre.
Cette chanson, en particulier, raconte l'histoire d'une fille, une maîtresse qui venait chez moi. Une jeune fille, vraiment géniale. Un jour, je me devais d'écrire cette chanson. Dans la vie, les secrets sont des choses merveilleuses car ils sont souvent partagés par deux personnes. C'est une honte quand cette relation se perd. Que cela soit sexuel ou pas. Je pense juste que certaines choses doivent rester… …secrètes
Jason Hill : Exactement.
Quel est le groupe le plus chaud de la scène rock mis à part Louis XIV ?
Jason Hill : Il y a d'autres groupes ?
Brian Karscig : Je ne connais pas vraiment de groupes ni de nouveaux groupes.
Jason Hill : Certains sont bons. Je pense qu'il y a…
Brian Karscig : Led Zeppelin.
Jason Hill : oui, Led Zeppelin. Nous avons fait une tournée avec The Killers pendant un moment et ils sont devenus des amis. Je pense qu'ils sont très bons et méritent ce qui leur arrive, des gars vraiment talentueux.
Brian Karscig : En fait, j'aime bien Pierre Judo. C'est un rocker français.
Jason Hill : Ce n'est pas vrai, il l'a inventé. La première fois que nous étions interviewés en France, nous étions sur une radio et on nous a demandé si on aimait des artistes français. Et Brian Karscig a répondu Pierre Judo.
Brian Karscig : Et le mec me répond : "J'en ai entendu parler, il est vraiment bon".
Merci les gars, je ne vais pas poser cette question…(rires….). Comment fais tu pour avoir cette voix au timbre aussi magnifique sur paper doll ?
Jason Hill : Magnifique…Oh merci. J'apprécie. La voix est naturelle, faite sur place en studio pour la plus grande partie. Cette chanson est intéressante parce qu'elle est très spontanée. Au début, je joue des percussions, Mark joue également de la batterie sur cette chanson. Aussitôt après avoir branché la guitare à un minuscule ampli, nous avons trouvé un riff, appuyé sur record et j'ai joué ma partie de percussion en boucle. Je ne savais pas ce que j'allais dire. J'ai d'ailleurs changé quelques lignes au milieu mais le reste est resté tel quel.
Un soir, la copine avec laquelle je sortais depuis peu était complètement saoule. Quand elle est saoule, elle parle d'une voix très aigue. Elle essayait de me parler pendant que je la portais en haut des escaliers mais c'était incompréhensible. Elle s'est mise à chanter "yi yi yi" de sa voix aigue et j'ai eu l'idée d'utiliser cette anecdote pour la chanson paper doll. Cela m'a mis un coup de fouet et j'ai commencé à imiter sa voix. On l'entend quand je chante : "You little bitch". Je suis content qu'elle t'ait plu ! Je l'aime beaucoup. A propos d'"Illegal tender" les paroles sont si hot qu'elles pourraient transformer la glace en eau bouillante. (rires…). Comment vous est venu le thème de la chanson ?
Brian Karscig : C'est la même démarche que pour Louis XIV et bon nombre d'autres chansons. Au départ, on fait un buff : Mark à la batterie, moi à la basse et on essayait d'enregistrer une autre chanson qui s'appelle "Vanity ain't a little bitch". C'était supposé être un besides pour l'EP d'"Illegal tender". Brian Karscig à la basse a fini par trouver ce riff que j'ai trouvé génial. Je me suis donc mis à la guitare et j'ai pressé le bouton record puis on a enregistré le rythme. Le soir même après avoir bu beaucoup de vin rouge nous sommes allés au studio d'enregistrement : on étaient tout excités d'y aller car cela prend du temps pour que le studio soit prêt.
Il était trois heures du matin et nous étions bourrés. Nous avons allumé un micro et Brian Karscig, Mark et moi y sommes allés et nous avons fait des essais avec nos voix. Nous avons alors trouvé ce groove, le fond sonore était tellement cool que nous avons fait un buff, du genre : "Dam da da she needs…" et la majeur partie de ces buffs s'est transformé en paroles presque inconsciemment. Brian Karscig : Nous avions écrit le chorus et "Illegal tender" était un bout de phrase que l'on avait déjà.
Jason Hill: Sur "Illegal tender", "two in the pocket is better than three" vient de cette première prise. C'était une sorte de relais avec Brian Karscig et nous nous attendions à ce qu'il y réponde. Et c'est à ce moment là qu'il a rajouté "put them together and pick up a stick" et puis on était mort de rire, c'était un sacré moment. Après avoir enregistré, on a écouté : c'était vraiment cool. La mélodie était géniale et nous avons mis des mots sur ce que l'on venait de faire.
En 15, 20 minutes, on savait ce dont on allait parler et on est allé doubler en changeant des paroles mais en gardant ce qui était bon dans la première prise. Si tu penses trop, tu finis par gâcher la chanson. Il est facile de se laisser aller à penser à des choses stupides, la famille, les grands sujets de la vie, le fait qu'on n'ait pas d'argent pour payer les factures etc. …Cela peut te refroidir, gêner ta créativité. Au fond de soi même, il y a un moi plus malin et intelligent que celui que l'on est. Quand tu laisses libre cours à cette partie de ton esprit, tu peux avoir des moments fantastiques. Et le prochain album, avez-vous des dates ?
Jason Hill : Nous espérons qu'il sortira à la fin de l'année. On espère le finir cet été. Une fois fini, il leur faut 3 à 4 mois pour le sortir et en faire la promotion. Ils nous demandent de l'avoir pour le moi de Mai. Des tournées comme celle là auront été bénéfiques, cela nous a rappelé ce qui fonctionne bien dans le groupe, ce qui est vraiment unique chez nous. On a fait des essais pour prendre de nouvelles directions comme tous les meilleurs groupes comme les Beatles ou David Bowie. Je pense qu'on est un grand groupe… (rires……). Cette tournée nous a rappelé ce qu'est être un groupe de rock et cela se ressentira sur le prochain album.
A propos du public, voyez vous des différences entre le Royaume Uni, Les Etats-Unis et la France ?
Jason Hill : Les allemands sont différents. Cela dépend du niveau de compréhension des chansons. En général, les gens sont similaires où que tu sois. Par exemple, le public de Birmingham Alabama est très ressemblant à celui de Birmingham en Angleterre. Certains regardent le spectacle subjugués, immobiles. En revanche les fans semblent complètement fous et c'est un plaisir de voir que l'on est la cause de cette débauche d'énergie chez les gens. C'est un sacré compliment. |