Monologue dramatique de et par Mickaël Délis dans une mise en scène de Vladimir Perrin.
Clin d'oeil au "Deuxième sexe" de Simone de Beauvoir, "Le Premier Sexe ou la grosse arnaque de la virilité" est le parcours de Mickaël Délis depuis son enfance avec son frère jumeau, plus interessé par le rôle de soldat que par celui de princesse joué par Mickaël, jusqu'à aujourd'hui.Chronique sublime des années 90, le texte raconte les années d'enfance et adolescence sous les regards tantôt moqueurs tantôt haineux. C'est la découverte de l'amour et de la sexualité. Et le besoin de pouvoir se situer. A partir de son histoire personnel, Mickael Délis dénonce les modèles imposés par des siècles de patriarcat. On est d'abord sensible à l'intelligence du texte qui, sans pathos et avec une autodérision de tous les instants, démonte le mécanisme de l'homophobie ordinaire et questionne l'héritage familial qui conditionne une vie. Un texte sincère au parler parfois cru qui dit sans tabous une réalité intime et douloureuse : les étapes de la construction de son identité qu'il parvient à force de recherches à comprendre pour finalement trouver sa place et l'harmonie. Avec l'aide de Vladimir Perrin à la mise en scène, Mickaël Délis campe avec une vraie précision une galerie de personnages savoureux, de sa mère bourgeoise, ses collègues de classe en passant par son psy. C'est toujours fin et touchant. Drôle et frappant. Idéalement éclairé par Jago Axworthy, le spectacle qu'il tient d'un bout à l'autre sans aucun temps mort est d'une remarquable qualité, tant dans son écriture que dans son interprétation, et entre directement dans la cour des grands seuls en scène. Avec "Le Premier Sexe ou la grosse arnaque de la virilité", Mickaël Délis offre un spectacle magistral qui fera date ainsi qu'un bouleversant message de liberté. |