Les disques de basson ne sont pas légion et c’est un choix audacieux de la part de la jeune et talentueuse bassoniste (sur système allemand) française Lola Descours de s’éloigner du répertoire de l’instrument pour aller vers des arrangements de musique russe.
Des transcriptions d’Alexander Scriabin (Etude in B flat minor Op.8 No.11), Dmitri Shostakovitch (Preludes Op.34 Nos 6, 13, 14, 15, 16 & 24), Nikolai Rimski-Korsakov (Captivated by the Rose Op.2 No.2), Pyotr Ilyich Tchaikovsky (Nocturne Op.19 No.4), Lera Auerbach (I Walk Unseen), Mikhail Glinka (Elegy "Don’t Tempt Me"), Sergei Rachmaninov (sonate for cello and piano).
Un choix peut être marqué par sa victoire en 2019 dans le concours Tchaikovsky où la catégorie Vents était proposée pour la première fois mais également signe de la volonté de montrer l’instrument sous un autre jour, le faire sortir de son répertoire soliste et d’orchestre. Un choix qui se révèle absolument pertinent et qui lui va comme un gant.
Virtuose, Lola Descours joue merveilleusement bien, accompagnée avec beaucoup de justesse par la pianiste Paloma Kouider, saisissant cette âme russe, montrant tous les possibles de l’instrument avec une très large palette des sentiments allant de l’intense, à l’intime ou au presque burlesque. Ce n’est pas lui faire injure que de dire qu’il y a beaucoup de féminité dans son jeu, dans son son tout en rondeur, une certaine finesse dans le phrasé, dans les détachés, un raffinement, une façon de chanter les mélodies. Nous en oublierions presque les œuvres originelles les imaginant écrites pour le basson (saisissant chez Scriabin, Rimski-Korsakov ou Shostakovitch). Le chant, la voix humaine, les mélodies, le violoncelle presque aussi comme fil conducteur. Superbe !
Coup de froid sur le pays, tant en terme de météo que de politique. Réchauffons nos petits coeurs avec de la musique, des livres du théâtre et la MAG#90...
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