Oan Kim & The Dirty Jazz
(Autoproduit) février 2022
Le saxophoniste et chanteur franco-coréen Oan Kim (fils de l’artiste Tshang-Yeul Kim) est un touche-à-tout : réalisateur, photographe, compositeur de musiques de films ou pour des expositions d’art contemporain et des installations d’art vidéo, membre de groupes de rock (Film Noir, Chinese Army).
Son spectre musical, très large, va du jazz à la musique contemporaine en passant par le rock, la musique classique, l’ambient, la dream-pop, le blues... Il aura attendu d’avoir presque 50 ans pour sortir un disque d’un grand raffinement, reflétant toutes ses esthétiques : ni vraiment jazz ni tout à fait pop, instrumental et chanté, aussi bien aux tonalités américaines qu’européennes, intemporel, allant de Miles Davis à Radiohead, James Holden ou Deerhunter.
Oan Kim & The Dirty Jazz est un disque au charme particulier, à la beauté venimeuse (dirty Jazz...), à l’intensité prenante de la première à la dernière note. Il y a quelque chose de totalement envoûtant, presque brumeux ou Lynchéen dans cette musique, dans la douce mélancolie qui s’en dégage, dans sa façon de chanter presque comme un crooner, dans le traitement mélodique, dans les atmosphères jusque dans son son de saxophone. Des mélodies, tout comme les improvisations ou la rythmique qui savent s'effacer, s'estomper, disparaître pour mieux réapparaître.
Oan Kim accorde un soin tout particulier à l’espace et aux sonorités, à la densité, au grain, aux couleurs, belles comme les peintures de Le Greco, à être toujours quelque part sur un fil, en tensions. En parlant de couleurs et de peintures le visuel tient toute son importance chez lui.
Un disque qui devrait plaire aux amateurs de jazz comme de rock ou de pop...
Un titre en hommage à Shane McGowan disparu cette semaine après avoir vécu une vie comme s'il n'en avait qu'une et il avait sans doute bien raison. Et puis c'est bientôt noel, le temps des cadeaux alors voici notre sélection hebdomadaire.